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Politique

François Fillon assène coup sur coup à Copé

A six jours de l'élection à la présidence de l'UMP, François Fillon a franchi un pas lundi dans l'affrontement contre Jean-François Copé

A six jours de l'élection à la présidence de l'UMP, François Fillon a franchi un pas lundi dans l'affrontement contre Jean-François Copé - -

A six jours de l'élection à la présidence de l'UMP, François Fillon a franchi un pas lundi dans l'affrontement contre Jean-François Copé en affirmant que la reconquête du pouvoir en France n'imposait pas de prendre « tous les virages à droite ».

Après une charge inédite dimanche dans Le Parisien-Aujourd'hui en France, où il accusait notamment le secrétaire général de l'UMP de "double discours", l'ancien Premier ministre a redoublé de virulence contre son adversaire lors d'un meeting à Paris, première fédération du parti en termes d'adhérents (environ 24 000). Devant quelque 4 000 sympathisants réunis au Palais des Congrès, entouré de ses soutiens qui ont appelé à la mobilisation, François Fillon n'a pas hésité à caricaturer la stratégie « droitière » de Jean-François Copé qui ambitionnerait de devenir « le vis-à-vis remuant d'Harlem Désir, de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon ». Le député de Paris, que des sondages auprès de sympathisants UMP donnent gagnant, a marqué sa différence avec moins de précautions oratoires qu'à l'accoutumée, dramatisant l'enjeu du scrutin du 18 novembre face à un pouvoir socialiste qui entraînerait la France dans le gouffre.
François Fillon, qui a dit "assumer" sans exception le « quinquennat tonitruant » de Nicolas Sarkozy et n'a pas ménagé ses critiques contre François Hollande, n'a eu de cesse dans son discours de souligner son "devoir" à l'égard de la France, « qui fait face à un basculement historique qui m'obsède et m'alerte ».
Un discours rassembleur aux accents présidentiels auquel il se tient depuis le début de la campagne et que lui conteste Jean-François Copé. François Fillon a réaffirmé lundi soir qu'il serait candidat aux primaires ouvertes à droite pour l'élection présidentielle de 2017.

« Une UMP caricaturale et étriquée »

« Si je vous parle de la France, c'est parce que mon parti, c'est mon pays ! », a-t-il dit, critiquant en creux le discours clivant de Jean-François Copé. « Certains pensent que l'on regagnera la France en prenant tous les virages à droite. Moi, j'ai la conviction qu'on la regagnera par la droite, par le centre, et même par la gauche. Bref, je ne découpe pas la France en tranches, je la prends comme un bloc », a-t-il lancé.
Se posant en futur chef de l'opposition, il a marqué sa volonté d'« aller chercher » les électeurs du Front national, du centre, de la gauche. « Le parti vainqueur ne sera pas celui qui divise les Français mais celui qui les traitera tous en citoyens, en frères d'une nation dont il faut recoller les morceaux », a-t-il dit. « La gauche rêve d'une UMP caricaturale et étriquée, étouffée par le centre et rongée par l'extrême droite. En revanche, la gauche craint notre projet d'une UMP crédible et rassembleuse », a insisté François Fillon.
Evoquant implicitement les critiques du camp adverse qui l'accuse d'incarner une « droite molle », « complexée », et de préserver son image à l'excès, François Fillon a revendiqué sa « tempérance médiatique » face aux « coups de menton » et affirmé n'avoir « aucune leçon de fermeté à recevoir ». « Je sais ce qu'est d'affronter l'opinion et j'ai reçu plus de coups que ceux qui se présentent en gladiateur », a-t-il lâché sous les applaudissements dans une nouvelle pique à son adversaire.
Jean-François Copé orchestrera la réplique mardi au Cannet, dans les Alpes-Maritimes, pour ce qui s'annonce comme l'autre démonstration de force de cette fin de campagne.