Fillon s'excuse après avoir annoncé à tort la mort d'un policier

MARSEILLE - François Fillon a présenté jeudi ses excuses à la famille d'un policier grièvement blessé la semaine dernière, dont le Premier ministre...

MARSEILLE (Reuters) - François Fillon a présenté jeudi ses excuses à la famille d'un policier grièvement blessé la semaine dernière, dont le Premier ministre a annoncé à tort le décès lors d'une réunion publique.

Cette erreur du chef du gouvernement, commise lors d'un meeting mercredi soir à la Mutualité, à Paris, a provoqué la colère du Parti socialiste et de syndicats de policiers, qui l'ont accusé de "récupération".

"C'est une erreur matérielle qui s'est glissée dans un discours, qui a été commise en terme de communication par ceux qui m'ont conseillé", a déclaré François Fillon à la presse lors d'une visite à Marseille.

"Je me réjouis de la bonne nouvelle, d'avoir appris que ce policier est sorti du coma", a-t-il poursuivi. "Je prendrai contact avec sa famille, à laquelle je présente toutes mes excuses pour avoir hier évoqué son décès."

Le Premier ministre a écrit à l'épouse du brigadier-chef Michel Husson, 49 ans, violemment agressé la semaine dernière à Epernay (Marne) lors d'un contrôle routier d'un passager qui circulait sans ceinture de sécurité.

"Je sais qu'il va subir aujourd'hui une intervention chirurgicale", a précisé François Fillon à Marseille. "Je forme vraiment tous les voeux pour qu'il puisse se remettre."

En visite dans la cité phocéenne pour soutenir Thierry Mariani, tête de liste UMP pour les élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur, François Fillon est revenu sur le problème de la sécurité des forces de l'ordre, deux jours après le meurtre d'un policier à Dammarie-lès-Lys, en Seine-et-Marne.

"Il y a trop de policiers dans notre pays qui sont menacés et aujourd'hui frappés par des gens qui ne reculent devant rien", a-t-il dit. "Le rôle du gouvernement, le rôle de la société toute entière est d'être à leurs côtés".

Le député socialiste Julien Dray dénonce dans un communiqué la "grave erreur" du Premier ministre.

"L'instrumentalisation par François Fillon, lors du meeting francilien de l'UMP hier soir, de l'agression d'un policier est parfaitement inadmissible", écrit-il. "Les policiers, ce ne sont pas de la chair canon pour campagne électorale.

Jean-François Rosnoblet, avec Elizabeth Pineau à Paris