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Fillon annonce « par erreur » la mort d'un policier

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Lors d'un meeting de l'UMP, le Premier ministre évoque « par erreur » le décès d'un policier. Malgré ses excuses, policiers et opposition mettent en garde contre toute récupération politique de la violence, à trois jours du 2nd tour des Régionales.

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François Fillon reconnait son erreur. Hier mercredi soir, au lendemain du meurtre d'un policier lors d'une fusillade à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne) et en plein meeting de l'UMP à Paris, le Premier ministre a annoncé la mort d'un autre policier, agressé au début du mois à Epernay : « Plusieurs affaires récemment ont souligné cette violence barbare. La semaine dernière à Epernay, des voyous ont violemment caillassé des policiers qui procédaient simplement à un contrôle routier. L'un d'entre eux vient de décéder. Caillasser, vandaliser, tuer : désormais, il semble qu'il n'y ait plus aucune limite pour certains. [...] A tous ceux que la violence inquiète, je demande de nous juger sur nos actes et de ne pas se disperser dans leur vote ».
En fait, le policier n'est pas mort. Plongé dans un coma artificiel, il en est sorti en début de semaine.

Dans une lettre adressée à la femme du policier concerné ce jeudi matin et diffusée par Matignon, François Fillon évoque une « erreur », « une méprise [qu'il] regrette profondément ». « Je tiens à vous présenter mes excuses, ajoute-t-il, ainsi qu'à votre mari, sa famille et ses collègues ».

« Toute récupération politique serait inacceptable »

Surpris par cette erreur du Premier ministre, Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat de policiers SGP/FO, met en garde contre toute récupération politique de la violence : « Je ne comprends pas comment les services qui entourent le Premier ministre ont pu laisser passer quelque chose comme ça. Et je voudrais dire qu'on n'acceptera pas que, de manière générale, la mort d'un fonctionnaire de police dans un contexte préélectoral, puisse être un argument éventuel, ou que qui que ce soit cherche à récupérer ce drame. Pour les policiers et notre organisation syndicale, ce serait inacceptable. »

« Les policiers, chair à canon pour campagne électorale » ?

A gauche, réaction de Julien Dray. Pour le député socialiste de l'Essonne, « l'instrumentalisation par François Fillon, lors du meeting francilien de l'UMP, de l'agression d'un policier est parfaitement inadmissible. [...] Les policiers, ce ne sont pas de la chair à canon pour campagne électorale. Un Premier ministre doit d'autant plus faire attention à ce qu'il dit qu'il est responsable de tous les services de l'Etat. »
Martine Aubry accuse François Fillon de « récupération » politique. La première secrétaire du PS affirme que cela « le déshonore ».

La rédaction