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Facs, NDDL, SNCF: le gouvernement opte pour la fermeté

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"Force restera à la loi". C'est la phrase du moment pour les membres d'un gouvernement empêtré dans les dossiers de Notre-Dame-des-landes et du blocage de quelques universités. Sur ces deux points, ils peuvent compter sur la bienveillance de l'opinion publique selon un sondage Elabe pour BFMTV.

La rhétorique gouvernementale s'affermit au moment de parler des zadistes de Notre-Dame-des-Landes et des blocages d'universités. Sur notre plateau, ce mercredi, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux a tout d'abord résumé la position de l'exécutif en ce qui concerne le site de Loire-Atlantique:

"On a fait de la concertation depuis le début sur Notre-Dame-des-landes. Ce qu’on dit est simple: 'Dans une procédure simplifiée, donnez-nous un nom, un numéro de téléphone et un projet sur une parcelle identifiée'. C’est ça la stratégie du gouvernement."

Il a ensuite ajouté, déjà moins conciliant: "Il y a des gens là-bas qui sont là dans l’esprit de troubler l’ordre public. Pour ceux-là, il faudra faire respecter l’ordre. Force restera à la loi et à l’état de droit. Nous ferons respecter l’ordre." 

"Les occupants illégaux quitteront les lieux" 

Ensuite interrogé à propos des mouvements agitant certaines universités, il a commencé par reconnaître que les AG étudiantes étaient "parfaitement légitimes". Il a ensuite prolongé: "Et il y a des points de fixation dans certaines facultés." Il a attribué ces points de fixations à "des gens qui souvent ne sont pas étudiants mais issus de mouvances d’extrême gauche et qui sont là aussi pour défier l’ordre public". Il a encore appuyé: "Si on considère que la sécurité des étudiants est mise en cause ou qu’il y a un problème on interviendra". Il a plus tard répété: "force doit rester à la loi". 

Ce "force doit rester à la loi" a comme des allures de mantra ou, de manière plus laïque, d'élément de langage du côté du gouvernement ces jours-ci. A l'Assemblée nationale ce mercredi, le Premier ministre, Edouard Philippe, a ainsi lancé, évoquant les contestations de Notre-Dame-des-Landes:

"Ceux des occupants illégaux qui veulent rentrer dans le droit ont peu de temps pour le faire . S’ils choisissent de ne pas le faire, alors ils prendront leurs responsabilités. Nous procéderons exactement comme je l’ai indiqué en janvier : les occupants illégaux quitteront les lieux, car force doit rester à la loi et j’y tiens autant que vous."

Mettre en scène la fermeté 

Gérard Collomb a, lui, répondu à une question sur le blocage des facultés. Sans reprendre tout à fait les mêmes mots, le ministre de l'Intérieur a coupé à travers le même champ lexical. "Partout nous rétablirons l'Etat de droit et en particulier dans les facultés, où une minorité empêche les étudiants de passer leurs examens", a-t-il dit. "La convergence des luttes puisse être synonyme de la convergence des casseurs", a-t-il également déclaré. 

Emmanuel Macron, ce même mercredi, a lui aussi mis en scène sa fermeté. Interpellé par des cheminots à Saint-Dié-des-Vosges, il a notamment dit qu'il "fallait se respecter dans les désaccords", assénant ensuite: "Aujourd’hui, le système n’est plus tenable donc on va faire la réforme."

De nombreux Insoumis et Hamonistes au diapason 

Et, selon la dernière livraison du sondage "L'opinion en direct" pour BFMTV, cette attitude est bien relayée au sein de l'opinion. Ainsi, 65% des Français y tombent d'accord avec le chef de l'Etat qui estimait dimanche que "la colère des zadistes de Notre-Dame-des-Landes n'était pas légitime" et 56% que les blocages d'universités étaient le fait de "professionnels du désordre".

Un assentiment assez large qui recoupe d'ailleurs l'avis d'une part non négligeable de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon, pourtant les plus naturellement favorables aux zadistes et aux manifestants étudiants. 42% des partisans du premier et 66% du second ont la même approche qu'Emmanuel Macron du mécontentement persistant des occupants de la zone de Notre-Dame-des-Landes. Ils sont encore 31% de soutiens du leader de la France insoumise et 51% de ceux de l'ex-candidat du PS à valider la thèse de "professionnels du désordre" à l'oeuvre dans les facultés. 

Robin Verner