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Politique

Face au Parlement canadien, Hollande appelle à résister au terrorisme

François Hollande s'exprime devant le Parlement canadien, à Ottawa, le 3 novembre 2014.

François Hollande s'exprime devant le Parlement canadien, à Ottawa, le 3 novembre 2014. - Alain Jocard - AFP

Le président de la République s'est exprimé devant le Parlement canadien, ce lundi, à Ottawa. Le chef de l'Etat a réaffirmé l'importance de la coopération dans la lutte contre le terrorisme, et plaidé pour l'engagement dans le défi climatique.

Ne pas céder face à la menace terroriste. Telle est la teneur du message délivré par François Hollande lundi devant le Parlement canadien, théâtre d'une fusillade il y a moins de deux semaines. "Face au terrorisme, il n'y a pas de place pour le renoncement, pour la concession ou pour la faiblesse", a ainsi déclaré le président français devant les députés et sénateurs canadiens réunis en session extraordinaire.

> Des valeurs menacées par le terrorisme

"Le terrorisme menace les valeurs pour lesquelles nos nations se sont bâties", a ajouté François Hollande, salué par des applaudissements.

Pour cela, "la France et le Canada agissent ensemble pour prendre leurs responsabilités", a indiqué le chef de l'Etat, en faisant référence à l'engagement des deux pays au sein de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis contre le groupe Etat islamique en Irak.

"Nos institutions démocratiques les plus sacrées ne sont pas à l'abri de la folie meurtrière inspirée par des mouvements terroristes", a déclaré le Premier ministre canadien Stephen Harper en rappel aux "événements dramatiques qui se sont déroulés" au Parlement fin octobre. 

> Le climat, un "défi pour le siècle"

François Hollande a ensuite abordé la question du réchauffement climatique, et a indiqué que la France comptait sur l'engagement du Canada dans ce "combat". "Le défi climatique, ce n'est pas un défi pour les dix prochaines années, c'est un défi pour le siècle", a dit le président français en espérant que "le Canada sera pleinement engagé dans ce combat". Après s'être retiré du protocole de Kyoto en 2011, le Canada s'était donné un objectif plus modeste, c'est-à-dire baisser de 17% ses rejets de gaz à effet de serre en 2020 par rapport au niveau de 2005.

"Il y a un lien direct entre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine", a ajouté François Hollande, en évoquant le dernier rapport du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), présenté dimanche et dont le constat, a-t-il précisé, est "sans appel". "L'inaction conduirait à un scénario catastrophique", a-t-il poursuivi, en invitant tous "ceux et celles qui sont comme nous conscients qu'il y a un danger" à se réunir à Paris en décembre 2015 pour la prochaine Conférence climat (COP21).

> "Aucune violence n'est acceptable dans un pays comme la France"

Interrogé sur la politique française lors de la conférence de presse qui a suivi cette allocution, François Hollande a estimé que la réunion organisée par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal mardi sur le barrage controversé de Sivens, dans le Tarn, était "la bonne méthode". "Madame Royal fait une réunion de concertation sur la base d'une expertise. C'est la bonne méthode", a affirmé le président de la République, soulignant aussi que "c'est un ouvrage limité qui dépend du conseil général du Tarn et qui a déjà été engagé".

Alors que des manifestations après le décès de Rémi Fraisse ont été organisées ce week-end dans plusieurs villes de France et marquées par des heurts, le président a estimé qu'"aucune violence n'est acceptable dans un pays comme la France, démocratique, libre". "La manifestation, elle fait partie de notre culture revendicative en France et je le conçois parfaitement même s'il n'y a pas toujours besoin de manifester pour se faire entendre", a-t-il poursuivi. "Mais aucune manifestation ne doit dégénérer, il ne doit y avoir aucune violence" et "nous ferons toute la lumière", a précisé le chef de l'Etat.

A.S. avec AFP