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Face à la "persécution politique", Mélenchon veut reprendre la main en allant "au peuple"

Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, le 30 octobre 2018 lors d'un meeting à Lille, dans le Nord.

Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, le 30 octobre 2018 lors d'un meeting à Lille, dans le Nord. - Philippe Huguen - AFP

Le leader de La France Insoumise s'est exprimé ce mardi devant ses militants pour la première fois depuis les perquisitions menées à son domicile et au siège du parti.

C'était sa première prise de parole publique face à ses militants depuis les perquisitions menées au siège de La France Insoumise et à son domicile. Mardi, Jean-Luc Mélenchon a joué la carte du "peuple" face à la "persécution politique" dont il se dit victime, lors d'un meeting à Lille dans le Nord. Il y était arrivé largement en tête dans la métropole au premier tour de la présidentielle de 2017 (30% devant Emmanuel Macron, 25%).

"Ça suffit, les leçons de comportement"

"Nous ne sommes coupables de rien", a-t-il répété, jugeant "inacceptable" que son parti ait, selon lui, eu droit au même traitement que "le grand banditisme" ou "le terrorisme", par rapport à l'enquête sur les comptes de sa campagne présidentielle.

"La question, ce n'est pas ma colère. Ça suffit, les leçons de comportement de ces messieurs et dames bien élevés (...) Une meute s'est jetée sur nous avec une joie glapissante", a -t-il lancé, alors que l'assistance a scandé, à plusieurs reprises, "Résistance".

Selon un sondage Elabe publié la semaine dernière, 64% des Français -et 49% de ses électeurs de 2017- se sont dits choqués par l'attitude de Jean-Luc Mélenchon.

Les européennes comme "référendum anti-Macron massif"

Mais le député n'a pas voulu consacrer l'essentiel de son discours d'une heure et demie à ses déboires judiciaires. Il s'est surtout projeté dans "le combat" des élections européennes de mai, en faisant du président de la République, qui a "humilié" et "appauvri le peuple", son adversaire direct.

"Nous allons vaille que vaille régler nos comptes", dans le respect de "la démocratie", à laquelle "nous croyons", a-t-il lancé. "Inutile de penser nous abattre parce qu'on penserait venir à bout de moi (...) Nous allons, au mois de mai prochain, clamer de toute notre force 'stop Macron'".

"Il faut gagner cette élection européenne en en faisant un référendum anti-Macron massif", a-t-il exhorté. "Les balles de nos fusils, ce sont les bulletins de vote", a affirmé Jean-Luc Mélenchon, qui accuse désormais directement le chef de l'État d'être à l'origine du "coup monté" dont il se dit victime.

"La judiciarisation de la vie politique est dorénavant la stratégie de 'l'Empire' dans tous les pays du monde", a-t-il fustigé, en se redisant victime d'une "persécution politique". 

Trafic d'armes, écologie, pauvreté et élections au Brésil

Lors de ce meeting officiellement placé sour le thème de "la fraude fiscale", Jean-Luc Mélenchon a brassé des thèmes aussi variés que le trafic d'armes, l'écologie, la pauvreté et la hausse des prix du carburant, attaquant une nouvelle fois "l'irresponsabilité de la finance".

Sur le plan international, il a réagi à l'élection de Jair Bolsonaro au Brésil. "Hier, c'était soir de deuil. L'extrême droite a triomphé. L'ennemi a frappé: les Etats-Unis d'Amérique", a-t-il affirmé. "Ce sont les Brésiliens qui nous avaient ramenés sur le sentier du renouveau, du social, de l'écologie."

L.A., avec AFP