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Politique

Fabius : « Je ne voterais pas le texte sur les institutions »

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Laurent Fabius a évoqué le débat à l’Assemblée Nationale autour de la réforme des institutions, dont il n’est pas satisfait.

Guillaume Cahour : La réforme des institutions est en ce moment en train d'agiter la sphère parlementaire, notamment l'Assemblée Nationale, avec ce débat qui a commencé il y a quelques jours : le Président de la République pourrait prendre la parole devant le Parlement réuni en Congrès, le renforcement du rôle du Parlement, il y a d'autres points encore. Est-ce que aujourd'hui vous seriez prêt à voter ce texte ?

Laurent Fabius : Je souhaite que finalement on nous propose un texte qui puisse être acceptable, mais aujourd'hui, je dis clairement que dans l'état du texte, je ne le voterais pas. Il y a eu des avancées mais il y a trois points qui doivent bouger de manière absolument nécessaire. Le premier point, c'est tout ce qui concerne les données électorales, ce n'est pas normal que l'on discute constitution mais qu'au même moment on nous dise que l'on ne peut rien changer pour le Sénat, pour les non-européens qui sont là depuis dix ans, que l'on peut changer des choses pour les députés et les régions... Il y a beaucoup à faire en matière électorale et ce n'est pas fait. Le deuxième point, c'est le Conseil Constitutionnel : c'est un organe qui a de plus en plus de rôles et qui, à travers la réforme de la Constitution, peut en avoir encore davantage, mais s'il a plus de rôles, il faut qu'il soit incontestable dans sa composition. Et troisième point, il faut qu'il y ait une égalité de temps de parole, c'est à dire qu'il faut que le temps du Président de la République, quand il s'exprime d'une manière politique, puisse être comptabilisé.

Guillaume Cahour : Les socialistes reviennent beaucoup dessus, en quoi est-ce si important pour vous ?

Laurent Fabius : Aujourd'hui, dans le monde moderne, la politique n'existe pas en elle-même, elle n'existe qu'à travers la télévision et la radio, et si vous avez une personne qui peut parler huit heures sans que personne ne puisse lui répondre, parce que c'est ça la réglementation actuelle, ce n'est évidemment pas équilibré. Donc on demande simplement qu'il y ait une égalité : Président de la République, majorité et opposition.

La rédaction-Bourdin & Co