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Extrême gauche

Vent de fronde chez les Insoumis contre la liste de leurs candidats aux européennes

Jean-Luc Mélenchon le 19 janvier 2018 à Paris.

Jean-Luc Mélenchon le 19 janvier 2018 à Paris. - AFP

La liste de La France insoumise (LFI) pour les élections européennes fait des remous au sein du parti.

La présentation de la liste LFI pour les européennes mercredi ne s'est pas passé dans la sérénité. Dès dimanche, le JDD révélait l'existence d'un mail établissant une première liste, qui a suscité des réactions contrastées dans les rangs insoumis.

En cause, la présence de proches de Jean-Luc Mélenchon dans les douze premières places, soit en position éligible. Parmi eux, Manuel Bompard, mais aussi Pascale Le Néouannic, l'ancienne compagne du leader de La France insoumise. Selon Le Parisien, elle ne figurait pas dans la pré-liste publiée en juin. De quoi nourrir les suspicions de favoritisme. D'autant plus que le mail est accompagné de la phrase: "Voilà ce qu'on a décidé pour le haut de la liste".

Un membre du comité électoral dénonce "un travail malsain"

Lundi, l'ancien eurodéputé PS Liêm Hoang Ngoc a annoncé que son mouvement, "les socialistes insoumis", suspendait sa participation à "l'espace politique de LFI". Là encore, c'est la liste qui pose problème: le comité électoral, composé de 32 membres dont 18 tirés au sort, est accusé d'écarter "les candidats les plus compétents pour mener le très dur combat qui s'annonce sur le terrain de la politique économique", dont notamment Liem Hoang-Ngoc lui-même.

Jean-Luc Mélenchon, en déplacement à Madrid pour soutenir le leader de Podemos, n'a pas réagi. Mais sur son site mercredi, La France insoumise a justifié sa décision en expliquant avoir "décidé de ne pas faire figurer ces candidats [disposant déjà d'un mandat électif régional] dans les 14 premières places de la liste afin de favoriser le renouvellement politique, d'éviter des situations de cumul ou des démissions de responsabilités électives".

L'économiste n'est cependant pas le seul à se plaindre. Dans Libération, le militant Lilian Guelfi dénonce "un travail malsain" et une atmosphère de "suspicion" au sein du comité électoral qui a dévoilé la liste du mouvement mercredi. Il vise directement Manuel Bompard, qu'il accuse d'être "juge et partie" et d'avoir la mainmise sur le comité électoral.

Le comité électoral se défend

"Notre travail a été accompli en toute sérénité et hors de toute pression", se défend l'instance. Dans leur communiqué, les membres du comité insistent: "Aucune candidature n'a été réduite à la popularité de son nom ou à ses liens personnels passés ou présents". Enfin, le comité affirme ne pas comprendre la réaction de Lilian Guelfi, "qui n'a jamais, à aucune étape du processus, exprimé de désaccord sur le travail en cours".

Pourtant, le malaise est partagé: Sarah Soihili, oratrice nationale de LFI et candidate aux législatives dans les Bouches-du-Rhône, a annoncé mercredi "préférer retirer [s]a candidature au vu de la situation actuelle", considérant "les polémiques qui se font autour du comité électoral". Le cheminement de cette liste n'est toutefois pas terminé: 13 candidatures "d'ouverture" hors du parti sont encore à pourvoir. La liste doit enfin être soumise au vote des militants: le scrutin doit durer jusqu'au 20 juillet.

A. K.