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Extrême gauche

Selon Mélenchon, la grève du 5 décembre sera "un grand moment de la vie du pays"

Dans un long entretien accordé à 20 minutes, le leader de La France insoumise tire à boulets rouges sur le gouvernement, qu'il accuse d'attiser la jalousie sociale entre Français.

Il entend se remettre en selle à la faveur de la grève du 5 décembre. Dans une interview publiée par 20 minutes ce mardi, Jean-Luc Mélenchon affirme que la mobilisation de jeudi contre la réforme des retraites sera un "grand moment de la vie du pays où les mentalités se forment politiquement".

Selon le leader de La France insoumise, "le dégagisme qui travaille le pays en profondeur (...) va s'exprimer sur les retraites, car c'est un sujet douloureux pour les Français."

"Ce jeudi n'est donc pas seulement un événement syndical, c'est un événement national", ajoute le député des Bouches-du-Rhône. "Le détonateur actuel, c'est la jonction entre les classes moyennes et le mouvement populaire dans le rejet du système dominant", analyse-t-il.

Le gouvernement "attise la jalousie" sociale

L'ex-sénateur socialiste fustige par ailleurs le gouvernement, qui "attise la jalousie à l'intérieur du peuple en attirant l'attention sur les 42 régimes spéciaux", "une supercherie" car ceux-ci "ne concernent que 3% de la population active".

Le but à terme de l'exécutif, selon Jean-Luc Mélenchon, est de mettre en place "une retraite minimale pour tous et l'obligation pour les mieux payés de prendre des assurances par capitalisation pour garder un bon niveau de revenu". Le chef de file de LFI en profite pour dévoiler les grandes lignes du contre-projet que son mouvement prépare actuellement:

"On va à nouveau proposer un financement qui permet d'assurer la retraite à 60 ans, après 40 annuités, et par répartition, sans qu'aucune retraite ne soit inférieure au salaire minimum pour les carrières complètes et toujours supérieures au seuil de pauvreté pour les autres."

Cela serait financé, selon l'élu marseillais, par l'augmentation générale des salaires et l'établissement de l'égalité hommes-femmes, qui apporteraient des cotisations plus abondantes.

Jules Pecnard avec AFP