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Extrême gauche

Perquisitions chez LFI: pour Quatennens, Mélenchon est victime d'une "justice d'exception"

Invité de BFMTV et RMC, le coordinateur de La France insoumise a affirmé que, d'après lui, les dirigeants de son mouvement faisaient l'objet d'un "procès politique" dans le cadre de l'enquête sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017.

Il récuse toute "tribune politique" de La France insoumise en amont du procès en correctionnelle de Jean-Luc Mélenchon. Invité ce mercredi de BFMTV et RMC, Adrien Quatennens a néanmoins accusé le gouvernement d'administrer une "justice d'exception" à l'égard de LFI. Il en veut pour preuve les conditions dans lesquelles le chef de file de la gauche radicale a été, avec cinq de ses proches, renvoyé en correctionnelle après les perquisitions houleuses d'octobre 2018. Leur comparution doit avoir lieu dans un peu plus d'une semaine.

"Ce qu'il va se passer les 19 et 20 septembre est inédit et n'a rien à voir avec le fond de l'affaire", estime le coordinateur de LFI. Dénonçant "une pente glissante" dans laquelle se seraient engagés la justice française et, par son truchement, l'exécutif, Adrien Quatennens pointe du doigt "les moyens déployés, les intentions et les procédures abusives". Dans son collimateur: les mises en cause dont Jean-Luc Mélenchon fait l'objet dans l'affaire des comptes de campagne LFI pour l'élection présidentielle de 2017, ainsi que celle des assistants parlementaires européens.

"Pourquoi nous disons que c'est un procès politique? D'abord parce qu'il se tient dans un contexte tout particulier, d'utilisation des moyens de justice pour réprimer les oppositions", affirme le député du Nord. Et d'accuser "les tenants du libéralisme économique" d'être "devenus les principaux adversaires des libertés individuelles".

"La correctionnelle, c'est une diversion"

Pour étayer son point de vue, Adrien Quatennens invoque le cas des nombreux blessés dans les rangs des gilets jaunes durant les opérations de maintien de l'ordre qui ont émaillé les manifestations du début de l'année. La disparition, dans des conditions qui restent à élucider, du jeune Steve Maia Caniço lors de la fête de la musique à Nantes, est d'après lui un autre exemple du délitement des libertés individuelles dans l'Hexagone. 

"Il y a une justice d'exception (...) vis-à-vis de La France insoumise qui va avoir lieu lors du procès; (...) la correctionnelle, c'est une diversion sur ce qu'il s'est passé lors des perquisitions", dénonce l'élu insoumis, qui assure que lui et ses camarades ne s'étaient pas opposés au principe des perquisitions. 

"Au moment des perquisitions, vous avez des collègues, qui sont nos homologues parlementaires, qui sont à l'intérieur. Et tout se passe bien. Et donc, s'il y a rébellion, ça veut dire qu'il y a un ordre clair. Or, nos amis étaient à l'intérieur, nous n'avons jamais (...) voulu nous opposer à la tenue des perquisitions. (...) Nous ne voulons pas être au-dessus de la justice, mais pas en dessous non plus."
Jules Pecnard