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Extrême gauche

Mélenchon veut attaquer Macron sur les retraites, "la mère de toutes les batailles"

Le député des Bouches-du-Rhône, qui lance la rentrée de son parti aux "amfis d'été" à Marseille, compte bien faire de la réforme des retraites son principal cheval de bataille cette année.

La fin de l'été paraît bien morose pour la plupart des partis politiques français. Avec notamment l'affaire Benalla qui a éclaté au cœur de l'été, Emmanuel Macron n'a pas été épargné lui non plus. La France insoumise compte bien profiter de la période pour repartir sur un bon pied.

Après un an passé à tenter de faire plier en vain le chef de l'Etat sur les réformes sociales (SNCF, code du travail…), le parti de Jean-Luc Mélenchon est toujours aussi remonté contre le président. Et ne cessera de le marteler, au cours des "amfis d'été" de LFI qui ont lieu à Marseille jusqu'à dimanche. Non seulement LFI compte faire des européennes "un référendum anti-Macron", mais son leader prévient: il veut faire de la réforme des retraites son principal cheval de bataille. "Le peuple se mobilisera", il en est sûr, dit-il dans Les Echos.

"La prochaine grande bataille"

Un dossier très sensible qu'Emmanuel Macron souhaite remettre au menu des discussions de la rentrée, pour une réforme envisagée au printemps 2019. S'il ne touchera pas à l'âge légal de départ à la retraite, fixé à 62 ans, le chef de l'Etat veut harmoniser les différents régimes déjà existants en instaurant un système universel, "où un euro cotisé donnera les mêmes droits pour tous". Ce qui signifie la fin potentielle du système actuel de retraite par répartition, "l'un des derniers grands monuments du modèle social français par répartition des richesses", assure Jean-Luc Mélenchon dans La Provence jeudi matin.

Ce sera donc "la prochaine grande bataille", et le député des Bouches-du-Rhône y croit. De quoi rejouer la "marée populaire" du mois de mai dernier? "Nos conditions de combat sont meilleures" que sur la loi travail et la réforme de la SNCF, relève-t-il. La réforme concerne cette fois tous les Français, et Jean-Luc Mélenchon croit cette fois à une union entre politiques et syndicats sur le sujet: "FO est opposée à cette réforme comme la CGT, SUD et la FSU", énumère-t-il.

Union politique et syndicale?

"Les syndicats donneront le ton", abonde Alexis Corbière, dans le Journal du dimanche. "S'ils arrivent à se faire entendre, ce sera plus confortable pour nous". Le secrétaire général de Force ouvrière, Pascal Pavageau, a déjà affiché son scepticisme, tout en reconnaissant que jusqu'ici la concertation avec l'exécutif avait été "honnête" et "loyale".

Politiquement aussi, le député appelle de ses voeux une union des partis de gauche, et se dit prêt à tendre la main y compris à droite sur le sujet: "à l'Assemblée, le PS va aussi s'opposer, il a franchi le Rubicon avec la motion de censure. On peut penser former un front avec les groupes de gauche. A droite aussi il pourrait y avoir des oppositions. Macron va se trouver face à une digue d'une longueur à laquelle il ne s'attend pas. Nous ferons tout pour avoir le front le plus large possible sans sectarisme", promet-il. Reste à convaincre les autres partis du bien-fondé de l'opération: car plus d'une fois Jean-Luc Mélenchon a été accusé de vouloir faire cavalier seul. Pour réussir, lui faudra donc prouver qu'il est capable de rassembler. 

Ariane Kujawski