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Extrême gauche

Mélenchon ne délivrera plus d'accréditation aux journalistes de Quotidien pour ses événements

Premier jour du procès de Jean-Luc Mélenchon à Bobigny, le 20 septembre 2019

Premier jour du procès de Jean-Luc Mélenchon à Bobigny, le 20 septembre 2019 - Martin BUREAU / AFP

Le leader de La France insoumise a dénoncé un "procès politique" rendu possible par l'émission de TMC, Quotidien.

Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a indiqué sur son blog que les journalistes de l'émission Quotidien ne se verraient plus attribuer d'accréditation pour ses événements, accusant l'équipe de Yann Barthès d'avoir permis le "procès politique" qui s'est déroulé à Bobigny jeudi et vendredi derniers.

"Sans Quotidien, il n'y a pas de procès possible contre nous", clame le leader insoumis, selon qui "seules les images montées et accommodées que l'émission a publiées il y a bientôt un an servent d'arguments et de preuves". "En 10 ans d'expérience de cette émission dite de divertissement, j'ai fait mon expérience. Je ne veux plus que cette émission soit accréditée à mes réunions ni à aucun de mes déplacements", ajoute le député.

"Attention, le parti médiatique est une composante clé du processus de la guerre judiciaire: il intervient en amont pour déclencher les enquêtes, faire les signalements, harceler l'opinion et en fin de parcours pour la propagande de mise à mort", écrit-il encore.

Cette décision a été confirmée par son entourage lundi. "Ils se sont mis dans cette position, dans un camp, en bagarre officielle, ouverte avec LFI", a commenté cette source.

Les journalistes de Quotidien évincés par LFI, le RN et la Manif pour Tous

Cette exclusion décidée par le chef de file des Insoumis a été évoquée très brièvement dans dans l'émission Quotidien diffusée lundi soir sur TMC, dont l'équipe a fait un parallèle avec le traitement que lui réservent d'autres organisations comme le Rassemblement national (RN).

Après la diffusion d'un reportage autour d'une "université de rentrée" organisée par la Manif pour tous et ses alliés, pour laquelle une équipe de Quotidien s'était vue refuser toute accréditation, un des journalistes de l'émission, Azzeddine Ahmed-Chaouch, a relevé que "dans la série on blackliste les journalistes", le mouvement de Jean-Luc Mélenchon "rejoint donc la Manif pour tous et le Rassemblement national".

Trois mois de prison avec sursis requis

Avant et pendant les débats de jeudi et vendredi au tribunal de Bobigny, les Insoumis ont affirmé être victimes d'un "procès politique" diligenté par le pouvoir, faisant un parallèle avec les situations d'autres opposants dans le monde.

La première matinée d'audience a été en majorité consacrée au visionnage des images de Quotidien. On y voit notamment Jean-Luc Mélenchon appeler à "enfoncer la porte" pour entrer dans les locaux perquisitionnés, et bousculer un représentant du parquet, ainsi qu'un policier qui tentait de s'interposer.

Le parquet a requis vendredi trois mois de prison avec sursis contre Jean-Luc Mélenchon pour les incidents ayant émaillé la perquisition d'octobre 2018 au siège de LFI. Le jugement a été mis en délibéré au 9 décembre.

Poursuivi pour "actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation", le leader de La France insoumise encourt jusqu'à 10 ans de prison, une amende de 150.000 euros et 5 ans d'inéligibilité.

Mélanie Rostagnat avec AFP