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Extrême gauche

Mélenchon estime qu'il n'aurait "pas dû se sentir piqué" par Cazeneuve

Jean-Luc Mélenchon lors d'une conférence de presse sur les législatives, le 23 mai 2017 à Lille

Jean-Luc Mélenchon lors d'une conférence de presse sur les législatives, le 23 mai 2017 à Lille - FRANCOIS LO PRESTI / AFP

"Je me suis senti piqué et ça m'a fait réagir", a expliqué Jean-Luc Mélenchon après avoir déclaré que l'ancien Premier ministre était responsable de la mort de Rémi Fraisse.

Après la menace, la réaction. Alors que Bernard Cazeneuve a indiqué qu'il comptait porter plainte contre Jean-Luc Mélenchon pour diffamation après ses propos sur la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, le leader de la France insoumise a estimé mardi qu'il n'aurait "pas dû se sentir piqué" par les reproches de l'ex-Premier ministre sur son attitude face à Marine Le Pen.

"Je n'aurais pas dû tenir compte de ce qu'il disait. (...) Je me suis senti piqué et ça m'a fait réagir", a-t-il expliqué en marge d'un meeting à Evry. "Je n'ai pas envie de passer l'élection législative sur un sujet pareil. Franchement Monsieur Cazeneuve n'a plus aucune d'espèce d'importance politique dans ce pays et ceux qui le pensent non plus", a-t-il ajouté.

A l'entre-deux tours de la présidentielle, l'ancien Premier ministre avait dénoncé "une faute politique et morale" du leader d'extrême-gauche, pour "ne pas avoir appelé clairement à voter" pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen.

"J'ai été tellement indigné par cette façon de présenter ma position, mensongère", a expliqué Jean-Luc Mélenchon, justifiant sa charge contre l'ancien ministre de l'Intérieur. Ce discours consiste "à mettre un signe égal entre Marine Le Pen et moi", a-t-il estimé. "Nous n'avons jamais dit +ni-ni+. Nous avons dit: +pas une voix pour Mme Le Pen+. Ca me paraît clair !", avait-il expliqué plus tôt à la foule lors de son meeting.

Cazeneuve accusé d'être responsable de la mort de Rémi Fraisse

Jean-Luc Mélenchon avait alors accusé en public, mercredi à Montreuil, Bernard Cazeneuve non seulement d'être responsable de la mort de Rémi Fraisse, mais de s'être "occupé de son assassinat". 

"Si Monsieur Cazeneuve était indigné par ce genre d'imputations, il aurait déjà du faire des procès" aux médias "qui ont titré de la même manière en le rendant responsable" de la mort du jeune militant écologiste, a-t-il jugé. "Autrefois c'était une tradition, on considérait que le ministre était responsable de ses subordonnés", s'est-il justifié.

Rémi Fraisse a été tué en 2014 par le jet d'une grenade de gendarmes près du chantier controversé de retenue d'eau à Sivens (Tarn), alors que Bernard Cazeneuve était ministre de l'Intérieur.

Me.R. avec AFP