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Extrême gauche

Anti-austérité: le retour "victorieux" de Mélenchon à la Bastille

Mélenchon prend la Bastille pour manifester contre l'austérité.

Mélenchon prend la Bastille pour manifester contre l'austérité. - -

Le Front de gauche a mobilisé des dizaines de milliers de déçus du gouvernement pour manifester contre une politique d'austérité et pour une VIe République.

Mélenchon prend la Bastille pour manifester contre l'austérité. Le Front de gauche (FG) et Jean-Luc Mélenchon ont mobilisé, dimanche à Paris, "contre l'austérité, contre la finance et pour une VIe République", des dizaines de milliers de déçus de la gauche pour dire haut et fort que "le compte n'y est pas" et réclamer "que ça change vraiment".

De la place de la Bastille à celle de la Nation, grand classique des défilés de la gauche en France, une "marche citoyenne" réunissait dans l'après-midi 180.000 manifestants, selon Jean-Luc Mélenchon qui avait affirmé vendredi que ce serait "un triomphe" si le cortège regroupait 100.000 personnes. La préfecture de police l'a évalué à "30.000".

Depuis l'élection de François Hollande il y a un an, le 6 mai 2012, il s'agissait de la première grande manifestation à l'appel d'une partie de la gauche, une initiative dénoncée en termes vifs par des ministres et dirigeants du PS, pour qui Jean-Luc Mélenchon instille au sein de la gauche le poison de la division.

Aux troupes du PCF et du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon s'était jointe une foule de personnalités, dont Eva Joly (EELV), candidate des écologistes en 2012 qui avait remis ses lunettes vertes de la campagne présidentielle, et aussi le médecin urgentiste Patrick Pelloux, ou le journaliste Edwy Plenel, fondateur du site Médiapart.

"Séparation du Medef et de l'Etat"

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot était là, mais avec ses propres mots d'ordre. "On sait qu'il y a des gens dans les couches populaires, chez les salariés, les jeunes, les exploités (...) qui sont révoltés contre ce gouvernement et l'objectif aujourd'hui, c'est de leur donner une perspective politique commune, (...) c'est une grande manifestation de la gauche anti-gouvernementale", a affirmé Olivier Besancenot

Les drapeaux rouges flottaient place de la Bastille où l'on pouvait compter quelques balais en référence à l'expression "coup de balai" de Jean-Luc Mélenchon. Sur les pancartes on lisait des slogans tels que "séparation du Medef et de l'Etat" ou "Hollande passe la 6e".

Sur un podium à La Bastille, Jean-Luc Mélenchon a affirmé, à propos du quinquennat de François Hollande, que "la période d'essai (était) terminée" et que "le compte n'y (était) pas" alors que les manifestants scandaient "résistance !".

Deux oeillets rouges à la boutonnière, un foulard rouge autour du cou, il a accusé le chef de l'Etat de ne pas respecter ses engagements de campagne. "Nous n'avons pas changé d'avis, nous ne voulons pas de la finance au pouvoir, nous n'acceptons pas les politiques d'austérité", a-t-il lancé .

Derrière lui se tenaient des représentants des "entreprises en lutte" (Fralib, ArcelorMittal, Sodimedical, Carrefour, Prestalis, Air France, Sanofi...), qui ont ensuite pris place dans le cortège, derrière le carré de tête où étaient réunis les représentants du FG tels Clémentine Autain (la Phase), Marie-George Buffet (PCF) ou Christian Picquet (gauche unitaire).

Numéro 1 du PCF, Pierre Laurent, brins de muguet à la boutonnière, a déploré "une année gâchée pour le changement". "Un an plus tard, c'est le gâchis et la colère", a-t-il insisté, refusant de se "rallier à l'idéologie de la défaite face aux forces de l'argent". Cette "marche citoyenne", a-t-il insisté, est "un appel à la remobilisation, un appel à reprendre le combat là où le gouvernement a trop vite renoncé".

Quant à Eva Joly, dont le parti en tant que tel ne s'est pas associé à ce rassemblement, elle a invoqué "les dizaines de milliers de militants de la gauche et de l'écologie qui veulent que ça change maintenant, qui veulent que ça change vraiment". Elle a demandé à François Hollande de "retrouver l'esprit du Bourget, lorsqu'il disait vouloir combattre le pouvoir de l'argent".

"La manifestation du 5 mai n'est pas une mobilisation antigouvernementale, elle doit être un point d'appui pour mener une autre politique", a-t-elle souligné.

"Nous avons chacun nos histoires, nos traditions politiques (...) Mais nous ne nous laisserons pas diviser". Elle répliquait ainsi à ceux, ministres et dirigeants du PS, qui accusent les organisateurs de la manifestation de "diviser la gauche" et s'en prennent notamment à Jean-Luc Mélenchon, qui avait donné pour mission à cette initiative de donner "un coup de balai" après le scandale Cahuzac.

Depuis Soustons, dans les Landes, Harlem Désir (PS) a dénoncé la stratégie de "fracas" de Jean-Luc Mélenchon, qu'il a opposé aux communistes. On "n'a pas besoin d'une gauche qui se déchire, on a besoin d'une gauche qui se rassemble dans l'action".


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