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Extrême droite

Législatives: le camp Zemmour propose une rencontre avec les responsables du RN

Marion Maréchal et Guillaume Peltier en conférence de presse de Reconquête, le parti d'extrême droite d'Eric Zemmour, à Saint-Jean-Le-Blanc, le 16 mars 2022.

Marion Maréchal et Guillaume Peltier en conférence de presse de Reconquête, le parti d'extrême droite d'Eric Zemmour, à Saint-Jean-Le-Blanc, le 16 mars 2022. - GUILLAUME SOUVANT © 2019 AFP

Ce lundi, les vice-présidents du parti d'Eric Zemmour "Reconquête!" ont publié un communiqué afin de solliciter un rendez-vous avec des représentants du Rassemblement national et faire front commun aux législatives.

C'est ce qu'on appelle une inversion du rapport de forces. Après des semaines de débauchages et de rivalités durant la présidentielle, "Reconquête!" fait désormais feu de tout bois dans l'espoir d'obtenir un accord avec le parti de Marine Le Pen en vue des législatives. Ce lundi après-midi, les vice-présidents de la formation fondée par Eric Zemmour, Marion Maréchal en tête, ont en effet publié un communiqué sollicitant une rencontre avec les représentants du RN pour conclure une union dans l'optique du prochain scrutin.

"Nous proposons officiellement et solennellement un rendez-vous avec les responsables du RN mandatés par Marine Le Pen et Jordan Bardella afin d'aboutir le plus rapidement possible à un accord d'intérêt général et de bien commun pour notre parti", plaident ainsi les trois vice-présidents exécutifs - c'est-à-dire Marion Maréchal, flanquée de Nicolas Bay, transfuge du RN, et de Guillaume Peltier.

Un "enjeu vital"

"L'enjeu est vital pour les élections législatives", poursuivent-ils. "Sans coalition, c'est Macron qui aura les pleins pouvoirs et Mélenchon qui disposera du premier groupe d'opposition; avec une coalition, nous pouvons priver Emmanuel Macron de la majorité absolue et faire du camp national la première force à l'Assemblée nationale", arguent-ils enfin.

Dans un tweet paru plus tôt, Marion Maréchal a défini plus nettement les contours de cette union des droites qu'elle appelle de ses voeux: "Nous avons une immense responsabilité: construire une Union nationale avec Reconquête!, le RN, DLF et les LR patriotes pour que le camp national puisse être le 1er bloc devant le bloc macroniste et le bloc mélenchoniste à l’Assemblée nationale."

Zemmour montre la voie, le RN l'efface

Autant de suppliques qui s'inscrivent dans le sillon tracé par Eric Zemmour, au moment de commenter les résultats de ce second tour de la présidentielle qui n'a pas voulu de lui et de ses 7,07% des suffrages exprimés au premier.

"J'appelle à l'union du bloc national en vue des législatives, nous devons oublier nos querelles, unir nos forces. C'est possible, indispensable. C'est notre devoir", a-t-il affirmé devant les siens. Ce lundi, sur Twitter, l'ex-journaliste politique a surenchéri: "Marine Le Pen, en acceptant la main que je vous tends, vous avez l’occasion de mettre fin au cordon sanitaire qui stérilise les chances du camp national depuis 40 ans. Saisissez-la, pas pour nous, pour la France. Faisons-le. Ensemble."

Pour le moment toutefois, ces multiples ouvertures trouvent porte fermée au Rassemblement national. Devant nos caméras, Jordan Bardella - qui a remplacé Marine Le Pen à la tête du RN le temps de la présidentielle - a raillé "une demande de mariage tout en finesse", et Sébastien Chenu, porte-parole du mouvement, a exclu: "On n'est pas du tout sur l'idée de l'union des droites. Nous, on est pour une grande union des patriotes."

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV