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Extrême droite

FN: Marie d'Herbais, proche de Jean-Marie Le Pen, "s'auto-exclut" du parti

Marie d'Herbais interviewant Jean-Marie Le Pen pour son 399e journal de bord.

Marie d'Herbais interviewant Jean-Marie Le Pen pour son 399e journal de bord. - Capture d'écran YouTube

La présentatrice du "Journal de bord" de Jean-Marie Le Pen a décidé de quitter le paquebot du Front national. En cause, un complot dirigé, selon elle, contre le président d'honneur du parti pour le faire tomber.

Elle est la présentatrice ingénue du Journal de bord de Jean-Marie Le Pen. Chaque semaine, Marie d'Herbais de Thun, la quarantaine, passe les plats avec le sourire et relance "son président" sur les sujets qui font l'actualité. Les vidéos mettent en scène une complicité évidente entre les deux protagonistes.

Seulement, après 399 journaux de bord, il n'y en aura pas un de plus avec cette fidèle de Jean-Marie Le Pen. Marie d'Herbais de Thun l'a annoncé mercredi soir au journal Les Inrocks: "Il n'y aura pas de 400e journal de bord. J'ai choisi de m'auto-exclure du FN, comme ça je ne leur laisse pas l'opportunité de me virer sans ménagement". Mais qui voudrait la virer et pourquoi?

"Jean-Marie Le Pen a été téléguidé, j'en ai la preuve"

En fait, Marie d'Herbais de Thun ne supporte plus de se taire et affirme avoir la preuve que Jean-Marie Le Pen est victime d'un complot. "J'en ai marre de voir mon président se faire marcher dessus sans pouvoir répondre. Tout le monde se tait au FN mais ce qui arrive aujourd'hui à Jean-Marie Le Pen a été téléguidé, j'en ai la preuve", assure-t-elle à l'hebdo.

La polémique a été selon elle organisée par le vice-président du FN, Louis Aliot, le député du Gard Gilbert Collard et l'avocat Gilles-William Goldnadel, à la suite de la diffusion d'une vidéo (Journal de bord n°366) où Jean-Marie Le Pen avait suggéré, après les élections départementales, de faire "une fournée" des artistes qui ont critiqué la victoire du FN. 

"Le lendemain de la diffusion de la vidéo, Louis Aliot et Gilbert Collard ont dîné avec l’avocat Gilles-William Goldnadel, proche de nombreuses associations antiracistes, afin de déclencher une polémique autour du mot 'fournée'. La direction du FN veut se débarrasser de Jean-Marie Le Pen et tous les prétextes sont bons", garantit-elle aux Inrocks. Ainsi, Marie d'Herbais de Thun est convaincue que "tout a été monté en épingle". "C’est un délire total! C’est inadmissible que Monsieur Le Pen, grâce à qui le FN a perduré, passe en conseil de discipline", s'indigne-t-elle jeudi auprès du Maine libre.

"De la connerie pure!"

Du "délire", Louis Aliot est du même avis. Sauf qu'il en parle pour évoquer les accusations de son ancienne consoeur. "C'est du délire, de l'affabulation et de la connerie pure! Mais elle est coutumière du fait... ", lâche le numéro 2 du FN au Scan. Et de ne pas en rester en là puisque Louis Aliot assure vouloir déposer une plainte pour diffamation.

Concernant les deux autres intéressés, l'un a réagi sur BFMTV mercredi soir. Autant amusé que consterné, Gilbert Collard conseille ainsi à Marie d'Herbais de Thun de "consulter un complo-comportementaliste!" La raison? "parce qu’il y a des gens qui sont un peu siphonnés du complot", poursuit-il. Face aux rumeurs d'ambiance délétère au sein du parti frontiste, Gilbert Collard assure le contraire: "Je vais vous décevoir mais il n'y a jamais eu une aussi bonne ambiance au FN qu'en ce moment, on est potes, on discute...", assure-t-il.

"La politique va me manquer"

Quant au dîner auquel fait allusion la proche de Jean-Marie Le Pen, l'avocat Gilles-William Goldnadel affirme au Scan ne pas avoir vu Gilbert Collard depuis environ un an: "Je ne connais pas cette femme, mais de ce que j'en entends, je ne suis pas sûr que l'on puisse encore faire quelque chose pour elle", s'amuse-t-il.

Mais Marie d'Herbais de Thun semble ne rien regretter et savoir quoi faire "d'elle-même". Interrogée par Le Maine libre sur ses projets , la candidate FN aux élections départementales dans la Sarthe déclare : "Il faut faire des choix dans la vie. Personne n’est indispensable. C’est ma décision. La politique va peut-être me manquer mais j’ai mon honneur. Je vais me consacrer à mon association pour les chrétiens d’Orient".