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Extrême droite

FN: comment s'organisera la "formation" de Jean-Marie Le Pen

Bruno Gollnisch s'est dit prêt à rejoindre le mouvement de Jean-Marie Le Pen, mais ne souhaitait pas faire scission du Front National.

Bruno Gollnisch s'est dit prêt à rejoindre le mouvement de Jean-Marie Le Pen, mais ne souhaitait pas faire scission du Front National. - Bertrand Guay - AFP

Alors que Jean-Marie Le Pen a annoncé lundi la création d'une "formation" pour "rétablir la ligne politique" du FN, plusieurs membres historiques du parti se disent intéressés. Le fondateur du Front national s'est récemment rapproché de l'extrême droite la plus dure.

42 ans après avoir fondé le Front national, Jean-Marie Le Pen ne veut pas faire de la simple figuration en tant que président d'honneur. Alors que le bureau politique du FN, présidé par sa fille, Marine Le Pen, l'a suspendu du parti, il a annoncé lundi soir vouloir lancer une "formation", un "parachute contre le désastre" pour "rétablir la ligne politique", lors d'un entretien sur Radio Courtoisie.

"Ce sera un fanclub de Jean-Marie Le Pen" "sans aucune incidence politique", se moque Florian Philippot, interrogé par BFMTV, alors que Jean-Marie Le Pen a durci ses attaques contre le vice-président du FN.

Bruno Gollnisch pour un "think tank", contre une scission

Mais le fondateur du parti fera-t-il cavalier seul? Bruno Gollnisch, un des deux seuls membres du bureau politique du Front National à avoir voté contre l'exclusion de Jean-Marie Le Pen, s'est d'abord montré plutôt convaincu. "Je n'exclus pas du tout [de rejoindre le mouvement de Jean-Marie Le Pen], je ne suis pas le seul à me reconnaître dans les combats qu'il a mené", avait-il déclaré Bruno à BFMTV. 

Mais le député européen, qui s'était présenté contre Marine Le Pen à la présidence du parti en 2011, répond ce mardi soir qu'il avait en tête une "fondation à des fins plutôt intellectuelles", voire "un think tank" et non pas une "formation politique". "Je ne lui ai pas parlé depuis cet interview, j'attends d'en parler avec lui", précise désormais Bruno Gollnisch, joint par BFMTV.com.

Il rappelle également qu'en annonçant le lancement de son mouvement lundi, Jean-Marie Le Pen a pris soin de préciser qu'il "ne ferait pas concurrence au Front national". Une mesure d'autant plus prudente que les statuts du FN l'empêchent d'être membre de deux partis à la fois.

Jean-Marie Le Pen se rapproche des anti-dédiabolisation du FN

Pourtant, son projet avait ravivé les espoirs de l'extrême-droite la plus dure, particulièrement chez certains anciens membres du FN, dont il s'est rapproché récemment. Roger Holeindre, membre fondateur du parti, avait quitté le parti le jour même de l'élection de Marine Le Pen à sa présidence, en 2011. Depuis, il n'avait pas adressé la parole à Jean-Marie. Jusqu'à ce que ce dernier le félicite il y a moins d'un mois pour la sortie de son livre, Ca suffit, rapporte L'Express. "Si Jean-Marie Le Pen est prêt à recréer une droite nationale, je serai à ses côtés", déclare-t-il à l'hebdomadaire.

Autre signe de rapprochement de la droite la plus dure: Jany Le Pen, femme de Jean-Marie, a défilé le 10 mai aux côtés de Civitas, une association catholique intégriste, rapporte Libération. Pourtant, cette manifestation aurait été un "test" pour "fédérer une extrême-droite anti Marine Le Pen", déclare le dirigeant de Civitas au quotidien.