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Politique

Evacuation de la "Jungle" de Calais: "on ne démantèle rien du tout", estime Sarkozy

Nicolas Sarkozy, le 21 octobre 2016.

Nicolas Sarkozy, le 21 octobre 2016. - Bertrand Langlois - AFP

"On prend 11.000 malheureux là, on les repartit en France", juge l'ancien chef de l'Etat, alors que le démantèlement du bidonville a commencé lundi matin.

Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite pour 2017, a estimé, à propos de l'évacuation de la "jungle" de Calais, qu'on ne démantelait "rien du tout", en répartissant en France "11.000 malheureux" migrants, lundi sur France 5.

"Quand j'ai quitté la présidence de la République, il y avait moins de 1.000 migrants (à Calais), aujourd'hui, on parle de 11.000" migrants, a affirmé Nicolas Sarkozy. "On ne démantèle rien du tout. On prend 11.000 malheureux là, on les repartit en France. On va leur donner des papiers? Je ne comprends pas la politique du gouvernement", a-t-il ajouté.

Selon l'ex-chef de l'Etat, "90% des migrants dans la jungle veulent aller en Grande-Bretagne. Il y a 5% des dossiers qui sont éligibles" à la régularisation de leur situation, a-t-il affirmé. "La Grande-Bretagne ramène les Soudanais au Soudan, les Erythréens en Erythrée. L'Allemagne fait de même. Il y a des parties de ces pays qui sont en guerre". "Ils ne sont pas tous éligibles", a-t-il insisté.

"Aux Anglais d'ouvrir un hotspot"

Aux journalistes qui lui faisaient remarquer que selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, la plupart des migrants étaient éligibles au droit d'asile, Nicolas Sarkozy a répondu: "s'ils sont éligibles, pourquoi on les garde depuis cinq ans dans la jungle? S'ils étaient éligibles, On devrait leur donner des papiers".

"On les garde dans la jungle parce qu'ils veulent aller à Londres. Ma position est d'abord de demander aux Anglais d'ouvrir un hotspot (Ndlr centre d'accueil) sur leur territoire, pour qu'on leur envoie les malheureux qui sont candidats pour aller en Grande-Bretagne", a-t-il réaffirmé.
"Pour ceux qui sont candidats pour rester en France, ceux qui sont éligibles, donnons-leur des papiers", dans ce cas, "on n'a pas besoin de les garder à Calais, et ceux qui ne sont pas éligibles, on les ramène dans leur pays", a-t-il ajouté.

L'évacuation totale de la "jungle" de Calais a débuté lundi matin. Le plus grand bidonville de France, peuplé de 6.000 à 8.000 migrants, doit être vidé d'ici la fin de semaine.

V.R. avec AFP