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Politique

Europe Ecologie pense être à maturité électorale

La dirigeant des Verts, Cécile Duflot. Europe Ecologie estime que les questions d'environnement se sont suffisamment ancrées dans l'électorat français pour se traduire par des présidences de région "vertes" après le deuxième tour des élections régionales.

La dirigeant des Verts, Cécile Duflot. Europe Ecologie estime que les questions d'environnement se sont suffisamment ancrées dans l'électorat français pour se traduire par des présidences de région "vertes" après le deuxième tour des élections régionales. - -

par Laure Bretton PARIS - Europe Ecologie estime que les questions d'environnement se sont suffisamment ancrées dans l'électorat français pour se...

par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - Europe Ecologie estime que les questions d'environnement se sont suffisamment ancrées dans l'électorat français pour se traduire par des présidences de région "vertes" après le deuxième tour des élections régionales.

Mais même si les sondages montrent une poussée du mouvement écologiste dans la dernière ligne droite, le mode de scrutin - à deux tours avec prime majoritaire - pourrait réduire les ambitions d'Europe Ecologie à une portion plus congrue.

La gauche a le vent en poupe, se félicite Jean-Vincent Placé, membre de la direction d'Europe Ecologie, mais "au vote prudent pour les socialistes, les Français sont en train de choisir le vote plaisir pour les écolos".

Les dirigeants d'Europe Ecologie voient dans cette consolidation le résultat d'une campagne "sur le fond qui ne se résume pas à de l'antisarkozysme". Mais les sondeurs soulignent l'extrême fragilité du vote vert.

Selon une étude Ifop pour Paris Match, seules 40% des personnes interrogées ayant l'intention de voter pour Europe Ecologie dimanche sont certaines de le faire, contre 60% pour le Parti socialiste ou 59% pour la majorité présidentielle.

Jean-Daniel Lévy, de l'institut CSA, accrédite l'idée d'un "vote plaisir" en faveur des écologistes, rappelant que lors des élections européennes de juin dernier, 16% des votants avaient choisi le mouvement politico-syndical quelques mois à peine après sa création, à un cheveu du PS.

"On a toujours pour ambition de faire mieux", a assuré en début de semaine Cécile Duflot, dirigeante des Verts.

En Ile-de-France, où elle est tête de liste, Europe Ecologie est crédité de 18% des intentions de vote dans un sondage TNS-Sofres Logica pour Le Monde paru mercredi.

"PAS LES IDIOTS UTILES DU PS"

Pour Europe Ecologie, les régionales ressemblent à un passage à l'âge adulte après des années de guerres intestines qui avaient conduit les candidats écologistes à la présidentielle à des scores proches du néant.

"On n'a jamais concrétisé parce qu'on s'étripait avant de pouvoir le faire. On sort des bisbilles de nos aînés. C'est la maturité", s'enthousiasme un cadre du mouvement.

Au sein de la gauche, des bons résultats permettraient également de rééquilibrer les forces, face au Parti socialiste, dont les dirigeants verts contestent l'hégémonie.

Pour Daniel Cohn-Bendit, député européen et leader charismatique du mouvement, choisir Europe Ecologie les 14 et 21 mars, c'est un "double vote utile" pour que "ça change dans les régions et que le paysage politique change en France".

Au vu de ces prétentions, les négociations d'entre deux tours promettent leur lot de tensions avec le PS, qui co-gouvernait avec les Verts la plupart des 20 régions métropolitaines conquises en 2004, sur un total de 22.

"Ça va être la boucherie, notamment en Ile-de-France", prédit le chef de la droite parisienne Jean-François Lamour.

Aux yeux de l'ancien ministre de Jacques Chirac, "Europe Ecologie, c'est très tendance mais c'est très fragile. Ils peuvent se fracasser sur les régionales".

Quelques régions - Ile-de-France, Languedoc-Roussillon ou Alsace - sont examinées à la loupe depuis des mois.

En Rhône-Alpes, Europe Ecologie est crédité de 21% des intentions de vote contre 25% pour le président PS sortant, Jean-Jack Queyranne, selon un sondage TNS-Sofres publié lundi.

Pour préparer les futures alliances, la direction du PS souhaitait que des rencontres soient organisées avant le premier tour, afin de régler, au minimum, les questions de logistique comme l'achat du papier pour les professions de foi et les bulletins, mais Cécile Duflot a tranché.

"Aucun contact avant dimanche soir et aucune annonce avant mardi midi", dit Jean-Vincent Placé, qui réclame une "majorité" de vice-présidences "qui veulent dire quelque chose" dans les futurs conseils régionaux, comme les transports ou le développement économique.

Pas question de jouer "les idiots utiles du Parti socialiste", résume Noël Mamère.

Avec Clément Guillou à Paris et Gilbert Reilhac à Strasbourg, édité par Yves Clarisse