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Primaire EELV: ce qui différencie Michèle Rivasi et Yannick Jadot

Michèle Rivasi et Yannick Jadot s'affrontent ce jeudi soir pour le troisième débat de la primaire écologiste.

Michèle Rivasi et Yannick Jadot s'affrontent ce jeudi soir pour le troisième débat de la primaire écologiste. - Joel Saget/Montage AFP

Michèle Rivasi et Yannick Jadot vont s'affronter ce jeudi soir lors du débat télévisé d'entre-deux-tours de la primaire écologiste diffusé par BFMTV. S'ils portent des valeurs et des programmes assez proches, c'est davantage par leur style que les deux candidats se distinguent.

Le match s'annonce serré. Michèle Rivasi et Yannick Jadot, qualifiés le 19 octobre dernier pour le second tour de la primaire écologistes, vont s'affronter sur BFMTV ce jeudi soir à partir 20h pour le troisième - et dernier - débat.

Débat qui va s'organiser autour de trois thématiques: les grands axes des candidatures, l'actualité particulièrement riche ces derniers jours (colère des policiers, démantèlement de la "Jungle", Ceta...), et leurs propositions sur l'économie, l'emploi ou encore la transition énergétique.

Des parcours et des valeurs qui se ressemblent

Les deux candidats, tous deux anciens de Greenpeace, très impliqués dans le monde associatif et collègues au Parlement européen depuis sept ans, vont devoir faire la différence, alors qu'ils portent des valeurs assez proches. En fait, le fond fait peu débat entre les deux prétendants à l'investiture écologiste: leurs programmes, alignés sur celui du parti, ne diffèrent qu'à la marge.

L'un et l'autre sont par exemple favorables à l'instauration d'un revenu de base, mais ils ne s'accordent pas sur son montant: 500 euros pour Yannick Jadot, quand Michèle Rivasi calcule que seul un revenu compris entre 800 et 1000 euros peut permettre d'assurer l'autonomie aux bénéficiaires.

Ils se distinguent avant tout sur leurs priorités

Sur l'écologie, les deux candidats ne se distinguent, là non plus, pas tant par leurs programmes - que par leurs priorités. "Mon acte numéro 1 [va être de] fermer les centrales nucléaires", Fessenheim en tête, a promis Michèle Rivasi, quand Yannick Jadot veut d'abord "sortir des énergies fossiles et se plonger avec enthousiasme dans les énergies d'avenir". 

Sur la réforme des institutions, tout deux proposent des changements importants. Yannick Jadot veut "réduire considérablement les pouvoirs du Président" et donner plus de poids à un Parlement élu à la proportionnelle. Michèle Rivasi, qui partage ce dernier point, souhaite qu’une nouvelle Constitution puisse "moraliser" et "oxygéner" la vie politique, en "impliquant" les citoyens.

Sur la question de l'union de la gauche, tous les deux se sont déclarés, à ce stade, opposés à toute alliance avec le PS dans les mois à venir. Enfin, même unanimité autour de la légalisation du cannabis, à condition qu'elle soit "encadrée".

Des styles différents

Michèle Rivasi l'avait reconnu fin août dans les colonnes du JDD: "Entre candidats, on a énormément de points communs. Après, c'est une question d'individu."

Yannick Jadot, adepte d'une écologie pragmatique, est décrit comme moins clivant, moins clanique, que Cécile Duflot. En interne, celui qui se place dans les pas de Nicolas Hulot fait même plutôt consensus, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Sa relative neutralité lui a d'ailleurs permis d'obtenir des parrainages dans chaque camp.

En témoignent les nombreux soutiens que Yannick Jadot a reçus après sa qualification: Karima Delli, forte de près de 10% des suffrages, une vingtaine de cadres régionaux d'EELV proches de Cécile Duflot, ou encore José Bové. Mais aussi du comédien Philippe Torreton, de la sociologue Dominique Medat et de deux proches de Nicolas Hulot, Pascal Durand et Mathieu Orphelin.

Rivasi moins soutenue

Sa rivale, plus polémique, rencontre davantage de difficultés en interne. L'été dernier, Michèle Rivasi avait d'ailleurs failli ne pas recueillir les parrainages nécessaires pour se qualifier à la primaire. Elle a donc beaucoup misé sur les sympathisants et militants EELV: son département de la Drôme affiche en effet l'un des meilleurs scores en nombre d'inscrits externes à la primaire. 

Parmi les soutiens de Michèle Rivasi se trouvent l'ancien ministre de l'Environnement Yves Cochet, la députée européenne Eva Joly, ou encore la sénatrice du Val-de-Marne, vice-présidente d’EELV, Esther Benbassa.

Caroline Piquet