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Europe Ecologie les verts

Lot-et-Garonne: un déplacement de l'écologiste Marine Tondelier perturbé par un syndicat agricole

Marine Tondelier le 12 janvier 2023 à Paris pendant ses vœux aux journalistes

Marine Tondelier le 12 janvier 2023 à Paris pendant ses vœux aux journalistes - Emmanuel DUNAND / AFP

La secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts a été menacée et insultée par des militants du syndicat agricole Coordination rurale à son arrivée à Marmande, dans le Lot-et-Garonne.

Marine Tondelier se savait attendue. Des dizaines de militants de la Coordination rurale sont venus perturber, mardi à Marmande, le début d'un déplacement de deux jours en Lot-et-Garonne de la secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts.

Le deuxième syndicat agricole, majoritaire dans ce département du Sud-Ouest connu pour ses fruits et légumes, l'avait avertie lundi dans un communiqué qu'elle n'était "pas la bienvenue", après avoir "semé la violence, la haine et la désolation" en participant au rassemblement interdit contre les "mégabassines" samedi à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Marine Tondelier avait alors dénoncé des "menaces" et affirmé qu'on ne pouvait "pas donner raison aux gens qui ont ces méthodes".

L'écologiste visée par des menaces et des insultes

Mardi matin, 150 à 200 de ces militants attendaient la dirigeante écologiste à la gare de Marmande, selon des sources policière et syndicale. Marine Tondelier n'est finalement arrivée qu'en début d'après-midi après avoir annulé une première visite sur le thème de la santé et s'est jointe à la manifestation contre la réforme des retraites, d'où elle a répondu au président de la Chambre d'agriculture du Lot-et-Gatronne qui ne souhaitait pas non plus la venue de l'élue, à travers un message publié sur Twitter.

Malgré la protection de gendarmes et de policiers en civil, elle n'a pu avancer que de quelques dizaines de mètres, avant d'être bloquée par des militants du syndicat agricole qui ont menacé de lui jeter du lisier. Elle a essayé en vain de dialoguer avec certains d'entre eux et a rebroussé chemin après avoir essuyé des insultes.

"Ça me fait mal au coeur parce que je suis quelqu'un d'ouvert, de démocrate, de républicaine. J'ai toujours été pour le dialogue", a-t-elle déclaré aux journalistes.

"Ça n'a aucun sens. Ils ont beaucoup plus de préjugés sur nous qu'on en a sur eux (...) Ils se trompent d'ennemis, ils n'ont pas envie de discuter, pas envie d'entendre, ils sont dans une impasse", a-t-elle ajouté, maintenant la suite de son déplacement pour les Etats généraux de l'écologie lancés par le parti, même si des lieux de rendez-vous ont été modifiés. "Je vais pas me faire dicter ni mon parcours, ni mes rencontres par des gens qui ne veulent pas discuter, et qui me paraissent quand même extrémistes", a-t-elle poursuivi.

"Elle n'est pas le bienvenue, elle le sait"

"Elle n'est pas la bienvenue, elle le sait, on le lui a dit, elle veut venir, on l'attend", avait lancé juste avant son arrivée Karine Duc, coprésidente de la Coordination rurale. "Elle représente ce qu'on ne veut pas (...) Elle n'est que dans la déconstruction et surtout sans solution pour nous et pour tous les autres (...) Qu'elle reste dans son bureau et qu'elle ne vienne pas ici nous emmerder", avait-elle ajouté.

Glenn Gillet avec AFP