Législative partielle à Strasbourg: EELV ne soutient pas le candidat socialiste

Un grand froid souffle sur les relations entre EELV et le PS à Strasbourg. Alors qu'ils sont alliés au PS à la mairie, les écologistes refusent de choisir entre le candidat Les Républicains et le socialiste pourtant arrivé en tête à l'issue du premier tour.

La loi Travail met à rude épreuve les alliances partisanes entre élus locaux. A Strasbourg, les écologistes alliés des socialistes à la mairie ont refusé d'apporter leur soutien au candidat PS pour le second tour de la législative partielle de la 1e circonscription du Bas-Rhin dont le second tour se tiendra dimanche prochain. Simon Baumert et Anny Zorn, candidat et candidate suppléante d'EELV, ne donnent donc "aucune consigne de vote aux électeurs et électrices qui (leur) ont fait confiance", rapportent Les dernières nouvelles d'Alsace. Les socialistes Roland Ries, maire de la ville, et le député Philippe Bies, avaient pourtant sollicité dès dimanche soir ce soutien.

Le communiqué, dont les DNA publient des extraits, renvoie dos à dos les deux candidats arrivés en tête du premier tour. A droite, le "programme ultralibéral" du candidat Les Républicains est jugé "à l'opposé du projet écologiste". A gauche, il est hors de question d'apporter "un soutien inconditionnel à un gouvernement qui a renié les engagements majeurs et rompu le contrat pris avec les citoyen-nes."

Les reproches formulés contre l'exécutif dressent l'inventaire des promesses tenues ou non, de la mandature Hollande: "Loi El Khomri, loi renseignement, GCO, transition écologique, Fessenheim, taxe poids lourds, biodiversité, mise en œuvre des engagements de la COP21". Accessoirement les, écologistes déplorent que "l'abstention soir la principale gagnante du scrutin" et soulignent la "progression importante d'EELV à 9,26% par rapport à 2012". 

Une position de retrait déjà adoptée par le passé

A l'issue du premier tour de cette législative partielle organisée après la démission pour raisons de santé du député Armand Jung, le candidat PS Eric Elkouby est pourtant arrivé en tête, avec 30,48% des voix. Son rival Les Républicains Jean-Emmanuel Robert a quant à lui obtenu 19% des suffrages.

Ce n'est pas la première fois que les écologistes refusent de soutenir les socialistes lors d'une élection législative partielle. Déjà, à la mi-avril en Loire-Atlantique, EELV avait refusé d'appeler à voter pour la candidate Karine Daniel qui briguait la succession de Jean-Marc Ayrault appelé à la tête du ministère des Affaires étrangères. 

Comme à Strasbourg, la socialiste était arrivée en tête du scrutin à l'issue du premier tour. Et comme à Strasbourg, le refus d'abandon de la loi El-Khomri était déjà au centre des reproches. En vue des législatives de 2017, la direction d'EELV a déjà prévenu qu'elle ne veut "ni accord, ni alliance" avec le PS. 

D. N.