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Europe Ecologie les verts

Le groupe écolo à l'Assemblée ne va pas se scinder malgré les tensions

Jean-Vincent Placé, Barbara Pompili, et François de Rugy, samedi, à l'Assemblée nationale

Jean-Vincent Placé, Barbara Pompili, et François de Rugy, samedi, à l'Assemblée nationale - AFP

Barbara Pompili et François de Rugy, accusés de représenter une même ligne politique pro-gouvernement, différente de celle majoritaire au parti, ont confirmé mardi qu'ils restaient à leur poste malgré une proposition contraire faite par Cécile Duflot notamment. 

Le groupe écologiste ne va pas se scinder en dépit de ses déchirements entre pro et anti-gouvernement ont assuré mardi ses deux co-présidents Barbara Pompili et François de Rugy. Lors de la réunion de groupe mardi matin, "les uns et les autres ont souhaité qu'il y ait toujours un groupe écologiste malgré ces divergences", a déclaré le second. "C'est le premier groupe écologiste dans l'histoire de l'Assemblée. Personne ne peut prendre la responsabilité de le briser", a renchéri sa collègue.

Barbara Pompili et François de Rugy, accusés de représenter une même ligne politique pro-gouvernement, comme le sénateur Jean-Vincent Placé, mais différente de celle majoritaire au parti, sont dans le viseur d'une moitié du groupe parlementaire, dont Cécile Duflot. Dans un courrier il y a deux semaines, l'ancienne ministre a réclamé la tenue d'une Assemblée générale pour élire mi-juin de nouveaux présidents de groupe. Ils critiquaient notamment "le manque de fonctionnement collectif du groupe".

La Loi renseignement cristallise les tensions

L'une des signataires du courrier, Danielle Auroi, a précisé à l'AFP que "quatre personnes allaient être désignées pour tout mettre à plat et sortir par le haut de cette situation de blocage". Le vote favorable de cinq députés, dont François de Rugy, et l'abstention de deux autres, dont Barbara Pompili, au projet de loi renseignement qui était en même temps vivement combattu par le parti EELV a laissé des traces, a souligné Danielle Auroi.

Les deux co-présidents se sont dits opposés à ce que chaque co-président représente une ligne politique alors que tous deux sont actuellement sur une ligne plutôt de soutien à l'exécutif. "La co-présidence vise avant tout à refléter la parité du groupe écologiste, composé de neuf hommes et neuf femmes", selon François de Rugy. "On a des présidents, il faut les garder. Depuis le début de la législature, il y a des divergences au sein de notre groupe et ils ont été en mesure de les exprimer", a jugé un de leurs partisans, Eric Alauzet. "En terme d'image, la démission d'un des deux co-présidents nous serait préjudiciable", juge-t-il, tout en ne voyant pas la "solution d'atterrissage".

La possibilité d'une "multiadhésion"

Dernier épisode en date de cette crise, le député François-Michel Lambert, a décidé, au risque d'être exclu de son parti, d'adhérer aussi au Front démocrate, écologique et social et à Génération Ecologie pour marquer sa volonté d'"abattre les murs entre écologistes". "Plutôt que de claquer la porte, je propose une autre voie: tendre la main, en finir avec la dispersion des écologistes, qui ne font plus rien avancer actuellement au niveau des idées", a-t-il expliqué, jugeant "très probable que d'autres élus aillent vers des multiadhésions".

François-Michel Lambert était l'un des quinze responsables politiques, parmi lesquels le président du Front démocrate, écologique et social (FD) Jean-Luc Bennahmias, à avoir plaidé début mai pour la constitution d'une "maison commune" des écologistes soutenant la politique du gouvernement.

L'annonce de sa "multi-adhésion" intervient alors que le député du Gard Christophe Cavard a annoncé vendredi qu'il quittait Europe-Ecologie-Les Verts, un parti "en déliquescence" qui "va dans le mur" en raison de "l'esprit sectaire" qui le gagne selon lui. Christophe Cavard reste néanmoins membre du groupe.