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Europe Ecologie - Les Verts est-il au bord de la scission?

Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé le 19 novembre 2011 à Paris.

Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé le 19 novembre 2011 à Paris. - Fred Dufour - AFP

Entre les partisans d'une participation au gouvernement et ceux qui la refusent, les tensions se font vives à Europe Ecologie - Les Verts. Au point qu'une scission est envisagée de plus en plus sérieusement.

Les tensions internes, les écologistes connaissent et c'est même un euphémisme que de dire qu'Europe Ecologie – Les Verts y est très habitué. Mais ces dernières semaines, à l'approche des élections départementales, les divisions semblent de plus en plus difficiles à surmonter.

D'un côté, le camp de Cécile Duflot. Dans Libération lundi, l'ancienne ministre du Logement explique refuser désormais toute nouvelle participation de son parti au gouvernement, "prisonnier de vieux schémas", selon elle. En face, Jean-Vincent Placé, chef des sénateurs EELV, François de Rugy et Barbara Pompili, coprésidents du groupe écologiste à l'Assemblée, sont favorables à la reprise du contact avec le gouvernement. Et cachent de moins en moins leur agacement.

Une réunion en avril à l'Assemblée

"Nous avons été nombreux à être surpris par cette interview à deux semaines des départementales", commente François de Rugy sur BFMTV. "Le fait qu'elle critique le gouvernement, ça n'est pas nouveau mais le ralliement au Front de gauche, c'est surprenant. Nous n'avons pas été élus sur cette base mais pour faire avancer l'écologie au sein de la majorité".

Peu à peu, le fossé se creuse entre les deux camps. Jusqu'à ce que le mot "scission" devienne une rumeur persistante. Le camp Placé-Rugy multiplierait les contacts avec le centre et le PS, ainsi qu'avec le groupe Génération Ecologie. Une réunion est d'ailleurs prévue le 4 avril prochain à l'Assemblée.

Cécile Duflot, elle, affirme vouloir "œuvrer" à l'émergence "d'une nouvelle force politique". "Elle parie sur une fracture du PS, qui entraînerait une recomposition de la gauche, et offrirait de nouvelles opportunités électorales", avance Daniel Boy, directeur de recherches au Cevipof. "Mais c'est très risqué: car 2017 va arriver très vite, et il n'est pas sûr que le Front de gauche apporte beaucoup de circonscriptions à EELV".

Une guerre interne qui agace les élus

L'ancienne ministre balaie pourtant toute idée de scission, et assure n'avoir "jamais été si majoritaire" au sein du parti. Elle en veut pour preuve les alliances en vue des départementales: EELV s'allie dans 43% des cas au Front de gauche, et dans 17% au PS. "Ce n'est pas moi qui ai choisi, elles ont été décidées dans les cantons par les militants", explique-t-elle au Parisien.

En attendant, la guerre que se mènent les deux camps en agace plus d'un au sein du parti. "Je l'ai déjà dit aux membres de mon parti, quelle que soit leur position, qu'à vouloir toujours parler des stratégies et des alliances, ils sont en train de tuer la nécessaire écologie qui doit être au coeur de nos discussions", s'est agacée dimanche Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV, sur France Inter. La députée européenne Karima Delli préfère ironiser. Dans Le Monde, elle "invite les militants à ne pas télécharger la troisième saison de la série Placé/Duflot". La suite au prochain épisode.

https://twitter.com/ariane_k Ariane Kujawski Journaliste BFMTV