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Annie Lahmer à Denis Baupin: "On ne veut pas coucher avec toi, donc tu ne me parles plus"

La militante écologiste a été victime des agissements de Denis Baupin, aujourd'hui vice-président de l'Assemblée nationale et mis en cause par plusieurs témoignages accablants d'élues.

"Denis est quelqu'un d'assez pressant et il a dû mal à admettre qu'on lui tienne tête". Annie Lahmer, salariée des Verts à la fin des années 1990, fait partie des quatre femmes qui ont choisi de briser le silence sur des actes pouvant être qualifiés de harcèlement de la part de Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale et à l'époque membre d'EELV, dans une enquête publiée lundi par France Inter et Mediapart.

En direct par téléphone lundi matin sur BFMTV et RMC, cette militante écologiste depuis plus de 25 ans a livré à Jean-Jacques Bourdin un témoigne accablant sur ce qui s'est passé "un certain 14 juillet", dans les années 1999, 2000: 

"Il me courait après autour d'un bureau. Au bout d'un moment, j'en ai eu marre et je lui ai dit qu'il arrête. Le lendemain matin, en arrivant au boulot, je dis bonjour à tout le monde. Denis ne me répond pas et je lui dis: 'Denis on ne veut pas coucher avec toi, donc tu ne me parles plus'. Il a pointé son index en me regardant et il m'a dit: 'Tu n'auras jamais de poste dans le parti'."

"A l'époque, j'étais vulnérable"

Annie Lahmer ne s'était jamais tue à l'intérieur du parti, mais si elle choisit de parler publiquement aujourd'hui, plus de 15 ans après les faits, c'est parce qu'elle veut "soutenir" les autres femmes victimes des mêmes agissements. Aujourd'hui conseillère régionale d’Île-de-France EELV, elle se dit aussi plus forte pour le faire:

"A l'époque, moi, j'étais vulnérable. J'avais besoin de mon boulot, j'étais toute seule avec mes deux filles, c'était la galère. Donc il est clair que quand on est vulnérable, on ne va pas le faire (porter plainte, Ndlr) car on ne se sent pas forte. C'est dommage."

Surtout elle dénonce un climat de domination masculine dans toute la politique: "Là en l'occurrence, c'est Denis Baupin, mais c’est une pratique assez courante dans les milieux où les hommes ont le pouvoir."

Denis Baupin, qui n'a pour l'instant pas réagi à ces révélations, a quitté EELV en avril dernier.

Ma. G.