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Etats généraux du PS: Cambadélis raille "la thatchérisation de la droite"

Jean-Christophe Cambadélis, samedi, lors des Etats généraux du PS.

Jean-Christophe Cambadélis, samedi, lors des Etats généraux du PS. - BFMTV

Le Parti socialiste a clôturé samedi ses Etats généraux, durant lesquels il s'est doté d'une nouvelle charte, qui promeut davantage d'écologie et de justice sociale. Le texte a été adopté à 78,5% par les militants.

"Ouvrir la maison" pour atteindre, d'ici 2017, le chiffre de 500.000 militants et de 1 million de sympathisants. C'est l'objectif que se sont fixés, samedi, les membres du Parti socialiste lors des Etats généraux, un rendez-vous qui a rassemblé quelques centaines de militants, deux ministres - Marylise Lebranchu et Jean-Marie Le Guen-, et le président de l'Assemblée Claude Bartolone, venus soutenir le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis.

Nouvelle carte d'identité du PS présentée samedi, la "charte des socialistes pour le progrès humain" est un "texte novateur, cohérent et rassembleur. Il fait sens et porte les nouvelles couleurs du PS", a affirmé le premier secrétaire, à la clôture des Etats généraux. Un processus de trois mois qui a abouti à ce texte, approuvé par 78,5 % des militants (7% contre, 14,7% se sont abstenus, avec une participation de 32,5%), et qui doit servir à affronter "deux ennemis".

Nicolas Sarkozy, "l'Abrogator"

"La thatchérisation de la droite" d'abord, défendue selon lui aussi bien par Nicolas Sarkozy l"'Abrogator" qu'Alain Juppé ou François Fillon. Leur projet est "une violence inouïe contre notre modèle social et républicain", a-t-il dit. Autre danger: "la nouvelle hégémonie culturelle du bloc réactionnaire anti-républicain", dans un contexte de "zemmourisation" des esprits. Cet ennemi "redoutable est déjà en ordre de bataille pour 2017", a-t-il dit au sujet Marine Le Pen", avec sa "ligne politique toute tracée : le souverainisme xénophobe". "Nous n'avons pas le droit à l'échec", a-t-il dit, sinon "nous emmènerions toute la gauche avec nous".

Samedi, les débats étaient aussi tournés vers l'actualité et l'aile gauche a profité de cette tribune pour dire leur hostilité au projet de loi d'Emmanuel Macron sur la croissance, qui selon eux comporte trop de "reculs sociaux". Même s'il y a "des réserves - vous le savez chez les députés socialistes en particulier, on a l'habitude de débattre - après le temps du débat, il faut le temps du compromis et le temps de l'unité", a estimé peu après Claude Bartolone devant la presse.

L'adhésion au parti simplifiée

Autre souhait annoncé lors de ces Etats généraux, celui de faire subir une cure de "remise en forme de la maison socialiste", pour en faire un parti "plus transparent, plus connecté, plus efficace", selon son premier secrétaire. Au titre de l"'efficacité", le PS entend surtout "ouvrir la maison" et faire du PS un "parti de masse". Il va donc changer le mode d'adhésion, aujourd'hui "parcours du combattant", subordonné au bon vouloir de la section et marqué de forts délais d'attente. Désormais, chaque militant pourra faire adhérer plusieurs personnes. Le prix des cotisations, variable en fonction des revenus, est aussi à l'étude. Le PS compte 150.000 militants, dont seulement 60.000 à 70.000 à jour de cotisation, contre 170.000 fin 2013.

A l'offensive sur tous les fronts, le premier secrétaire a enfin réitéré son appel à un débat avec Nicolas Sarkozy. Il va lui envoyer une lettre à ce sujet en "début de semaine prochaine". C'est "où vous voulez, quand vous voulez". A bon entendeur...

A. G. avec AFP