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Eric Woerth reste témoin assisté dans l'affaire de Compiègne

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PARIS (Reuters) - Eric Woerth a été maintenu vendredi sous le statut de témoin assisté et n'a pas été mis en examen dans l'enquête sur la...

PARIS (Reuters) - Eric Woerth a été maintenu vendredi sous le statut de témoin assisté et n'a pas été mis en examen dans l'enquête sur la vente de l'hippodrome de Compiègne en 2010, a annoncé son avocat Jean-Yves Le Borgne.

L'ancien ministre UMP du Budget a été entendu pendant deux jours par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR).

"Au terme de cette audition, il a été maintenu sous le statut qui est le sien depuis le début de cette procédure, c'est à dire celui de témoin assisté", a dit à la presse Me Jean-Yves Le Borgne. "Je crois qu'il faut aussi se féliciter de l'examen approfondi auquel il a été procédé par la commission d'instruction (...) Il était temps qu'il puisse s'expliquer."

"Bien sûr il est trop tôt pour considérer que ce dossier est terminé mais j'ai pour ma part considéré que ce dossier ne devait pas aboutir à autre chose qu'à une situation de témoin assisté", a-t-il ajouté.

"Chacun doit répondre à la justice qui se pose des questions mais ce n'est pas parce que la justice se pose des questions, ce qui est toujours légitime, qu'il y a nécessairement un reproche à formuler à quiconque."

Eric Woerth est soupçonné d'avoir bradé une parcelle de 57 hectares de la forêt de Compiègne à la Société des courses du même nom.

La cession, pour 2,5 millions d'euros, avait été autorisée par un arrêté du ministère du Budget du 16 mars 2010 et concernait trois parcelles comportant un golf et un hippodrome.

Selon le Snupfen, syndicat majoritaire de l'Office national des forêts (ONF)," Eric Woerth n'avait pas le pouvoir en mars 2010 d'autoriser la vente à la place du Parlement et on ne pouvait se passer de mise en concurrence préalable".

Le syndicat dénonce en outre l'insuffisance du prix de vente au regard des rapports d'expertise.

ABATTEMENT

Aux tracas judiciaires de l'ancien ministre du Budget, s'ajoutent les informations du journal Libération, affirmant vendredi qu'il a accordé à Bernard Tapie un abattement de l'ordre de 54 à 83 millions d'euros sur le montant des impôts dus après l'arbitrage en sa faveur dans le litige Adidas.

La sentence arbitrale prononcée en juillet 2008 dans le litige opposant Bernard Tapie au Crédit lyonnais sur la revente d'Adidas a accordé 403 millions d'euros à l'homme d'affaires.

"Après intervention d'Eric Woerth, Tapie n'a réglé que 11,2 millions" d'euros, selon Libération.

Me Jean-Yves Le Borgne a invité les journalistes "à ne pas confondre l'information et la chasse à l'homme". "Chaque chose en son temps", avait-il déclaré avant la seconde audition de son client devant la CJR.

L'avocat fiscaliste de Bernard Tapie, Patrick Philip, a pour sa part démenti une accusation "grotesque".

"C'est totalement faux, je peux vous affirmer, on sera à même de le démontrer. En réalité, la société de M. Tapie a payé plusieurs millions d'euros en trop par rapport au régime légal qui aurait dû lui être appliqué", a-t-il dit sur RTL.

Gérard Bon, édité par Marine Pennetier