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Enquête des services de santé sur le « pousseur »

Tout en écartant a priori tout dysfonctionnement, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a saisi mardi l'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) de l'affaire du "pousseur" du RER. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

Tout en écartant a priori tout dysfonctionnement, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a saisi mardi l'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) de l'affaire du "pousseur" du RER. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

PARIS - Tout en écartant a priori tout dysfonctionnement, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a saisi l'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) pour l'affaire du "pousseur" du RER.

PARIS (Reuters) - Tout en écartant a priori tout dysfonctionnement, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a saisi mardi l'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) de l'affaire du "pousseur" du RER.

Il s'agit d'une saisine classique destinée à vérifier que "tout a bien été respecté", a-t-on précisé au ministère.

La mise en examen le week-end dernier d'un homme qui avait projeté un voyageur contre une rame, sur un quai du RER, a fait rejaillir le débat sur l'obligation de soins psychiatriques.

L'avocate du meurtrier présumé, âgé de 28 ans, a dénoncé des "dysfonctionnements" au sein de la police et des services médicaux, soulignant que ces derniers avaient été alertés par la mère de la dégradation de l'état psychiatrique de son fils.

"J'avais tiré le signal d'alarme, je sentais que mon fils pouvait commettre l'irréparable à chaque instant", a déclaré la mère du jeune homme aux journalistes.

Mais "aucun tiers ou membre de la famille" du jeune homme n'a fait de demande pour qu'il soit hospitalisé sous contrainte, seul moyen de prendre en charge un malade malgré lui, souligne-t-on au ministère.

Le meurtrier présumé n'était donc sous le contrôle d'aucun établissement de soins, a-t-on ajouté.

Le débat sur l'obligation de soins ressurgit chaque fois qu'une personne plus ou moins déséquilibrée est impliquée dans un faits divers.

En 2008, Nicolas Sarkozy avait vivement réagi à la mort d'un étudiant poignardé dans les rues de Grenoble (Isère) par un pensionnaire en fugue d'un hôpital psychiatrique.

Le chef de l'Etat avait demandé la préparation d'un arsenal de mesures pour sécuriser les hôpitaux psychiatriques et un projet de loi destiné à réformer les conditions d'hospitalisation en psychiatrie.

Selon Libération, daté de mardi, le hasard du calendrier veut que ce projet de loi soit prêt à être présenté aux syndicats du secteur de la psychiatrie, avant d'aller devant le Parlement.

Actuellement, l'hospitalisation peut être faite à la demande d'un tiers ou décidée d'office par un préfet ou un maire dans un souci d'ordre public.

Le projet propose de faciliter l'obligation de soins à domicile du patient, avec pour menace son hospitalisation forcée s'il ne suit pas son traitement.

Cette mesure est susceptible de s'appliquer "à de très nombreux cas", écrit le quotidien, tout en se demandant si la psychiatrie publique, qui souffre d'un manque de moyens, sera en situation de l'appliquer.

Parallèlement, le projet prévoit un recours plus facile au juge des libertés et de la détention si le patient estime qu'il est victime d'une privation injuste de liberté.

Gérard Bon, édité par Sophie Louet