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Enquête après un reportage sur l'extrême droite bordelaise

Le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête préliminaire après la diffusion à la télévision d'un reportage sur des membres des milieux d'extrême droite et des catholiques traditionalistes de la ville. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé

Le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête préliminaire après la diffusion à la télévision d'un reportage sur des membres des milieux d'extrême droite et des catholiques traditionalistes de la ville. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé - -

Le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête préliminaire après la diffusion à la télévision d'un reportage sur des membres des milieux...

BORDEAUX (Reuters) - Le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête préliminaire après la diffusion à la télévision d'un reportage sur des membres des milieux d'extrême droite et des catholiques traditionalistes de la ville.

Le reportage diffusé mardi sur France 2 dans l'émission "Les Infiltrés" portait sur Dies Irae, un groupuscule fondé à Bordeaux par Fabrice Sorlin, ancien membre du Front national, dont il a été exclu en février 2008 selon le FN.

On y voit des membres du groupe réunis dans un local situé près de l'église traditionaliste Saint-Eloi. Certaines personnes filmées tiennent des propos racistes et antisémites. Des professeurs, des parents d'élèves et des élèves d'une école religieuse dépendant de l'Institut du Bon Pasteur, qui chapeaute l'église Saint-Eloi, y figurent.

Le parquet de Bordeaux estime dans un communiqué diffusé vendredi que ce reportage est "révélateur d'agissements susceptibles d'incriminations pénales".

Les réactions ont été nombreuses après sa diffusion.

L'archevêché de Bordeaux a condamné mercredi "toute forme d'antisémitisme, de racisme, de haine ou de violence".

Dans des courriers adressés mercredi au préfet et au rectorat d'académie, le maire de Bordeaux, Alain Juppé (UMP), demandé "ardemment, une fois les faits avérés, que cette affaire fasse l'objet de poursuites judiciaires".

La fédération départementale du Parti socialiste a rappelé que "la question de l'occupation de l'église Saint-Eloi est bien entendu posée", cette occupation ayant été selon elle rendue possible par la mairie de Bordeaux en 2002.

L'archevêché de Bordeaux, qui aurait voulu récupérer l'édifice fermé depuis une vingtaine d'années, s'était opposé à cette décision municipale l'attribuant à une organisation proche de la Fraternité Saint-Pie X fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre, dissident de l'église de Rome et excommunié.

L'archevêché de Bordeaux et l'opposition socialiste au conseil municipal avaient alors saisi les tribunaux administratifs qui, en première instance, en appel et jusqu'au Conseil d'État ont donné tort à la mairie.

Le rapprochement entre les traditionalistes et le Vatican à la suite de l'élection de Benoît XVI avait mis un terme à ces querelles juridiques.

L'Institut du Bon Pasteur, dont le supérieur général est Philippe Laguérie, ancien curé de l'église traditionaliste parisienne Saint-Nicolas du Chardonnet, a condamné "fermement et sans aucune forme de double langage tout propos raciste et antisémite comme tout recours à la haine et à la violence".

Dans un communiqué "il réprouve comme inadmissibles et scandaleux les propos tenus par certains intervenants de cette émission, véritables marginaux déséquilibrés et dangereux".

Claude Canellas, édité par Yves Clarisse