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Politique

En France, la sphère politique rend hommage à Kofi Annan

François Hollande et Kofi Annan à l'Elysée en mai 2013.

François Hollande et Kofi Annan à l'Elysée en mai 2013. - Bertrand Langlois - AFP

La classe politique française a rendu hommage à l'ancien secrétaire général de l'Onu Kofi Annan, mort ce samedi.

Nombreuses sont les personnalités françaises qui ont fait part de leur émotion après la mort de Kofi Annan, l'ancien secrétaire général de l'Onu ce samedi à l'âge de 80 ans.

Plusieurs membres du gouvernement ont notamment rendu hommage au Ghanéen mort des suites d'une "courte maladie". Le ministre des Affaires Etrangères Jean-Yves Le Drian a été l'un des premiers à réagir ce samedi, se souvenant des causes auxquelles Kofi Annan était attaché.

"La paix, le développement, la promotion des droits de l'homme, la lutte contre la pauvreté et les discriminations", a réagi Jean-Yves Le Drian dans un communiqué.

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a rendu hommage à Kofi Annan en le citant dans un tweet : "Sans progrès, il n'y a pas de paix possible. Sans paix, il n'y a pas de progrès possible".

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, lui, s'est dit "profondément attristé par la mort de Kofi Annan: il avait été de tous les combats pour la paix, il croyait dans la force du multilatéralisme, il avait l'élégance des grands. Je pense à sa famille et à tous ceux qui ont eu la chance et l'honneur de travailler avec lui." 

"La paix a ses combattants, inlassables. Kofi Annan était l'un d'entre eux" a déclaré quant à elle Florence Parly, la ministre des Armées. "Le monde perd un leader inspirant, un défenseur infatigable des droits de l'Homme, un amoureux de la Liberté."

Dans un message publié sur son compte Twitter, Emmanuel Macron a lui-aussi rendu hommage à l'ancien secrétaire général des Nations Unies, assurant "nous n’oublierons jamais son regard calme et résolu, ni la force de ses combats".

"Un homme de paix" se souviennent Sarkozy et Hollande

De leur côté, les anciens présidents de la République se sont souvenus de l'homme qu'était Kofi Annan. François Hollande a salué "un infatigable défenseur de la paix". "Il l'avait montré tout au long de sa vie au sein et à la tête de l'Onu. Convaincu de la force du multilatéralisme, il avait agi pour faire respecter le droit et les institutions internationales. Il militait pour le développement dont comme Africain, il savait l'enjeu. Le monde perd un de ses serviteurs les plus dévoués", a-t-il poursuivi.

Sur Twitter, Nicolas Sarkozy n'a pas caché son émotion. "Avec Kofi Annan s'éteint un homme de paix, un sage, une conscience de notre temps" a-t-il tweeté. "Homme de convictions, il fut un grand Secrétaire général des Nations unies et un défenseur infatigable du multilatéralisme et des droits humains."

"Un idéaliste et praticien du monde réel"

Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, a pour sa part salué "un leader pour la Paix (qui) nous quitte. Kofi Annan c'était la grandeur de la sagesse africaine. Cet ami fidèle de Jacques Chirac avait soutenu la France dans son opposition à l'intervention américaine en Irak."

Bernard Kouchner et Hubert Védrine, ministres des Affaires étrangères quand Kofi Annan était secrétaire général de l'ONU, se souviennent de lui à la fois comme "un idéaliste et praticien du monde réel" même s'il était conscient des limites de son poste. 

"Gentleman Kofi nous manque beaucoup", a réagi Bernard Kouchner, représentant spécial de l'ONU au Kosovo de 1999 à 2001 et ministre de 2007 à 2010: "c'était un homme qui incarnait la conscience humanitaire et la conscience internationale".

"C'était formidable de travailler avec lui"

Il était "un homme de paix absolu. Il allait chercher la paix lui-même avec le coeur et les mains. On lui a reproché à un moment d'être allé voir Saddam Hussein. Pas moi. Je trouve qu'il fallait le faire", ajoute-t-il, évoquant un homme d'"audace", "très courageux".

Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères durant cinq années, de 1997 à 2002, toutes pendant le mandat de Kofi Annan, se souvient qu'il était "assez idéaliste sur le plan des grandes valeurs, mais c'était en même temps un praticien du monde réel, donc c'était formidable de travailler avec lui".

Il était "extraordinairement distingué, avec beaucoup de finesse, de maîtrise de soi", malgré "les problèmes terribles que l'on peut rencontrer quand on est secrétaire général de l'ONU" a poursuivi l'ancien ministre. 

"A la fin de son mandat il a fait plusieurs discours montrant qu'il était conscient des limites du poste", s'est rappelé Hubert Védrine. 

J.B., avec AFP