BFMTV
Politique

En forme, Aubry et le PS veulent dominer la rentrée sociale

Galvanisés par de bons sondages, les socialistes ont placé leur université d'été, qui s'ouvre vendredi à La Rochelle, sous le signe de la rentrée sociale, refusant d'entrer dans la polémique sécuritaire. A quelques jours de la nouvelle journée de mobilisa

Galvanisés par de bons sondages, les socialistes ont placé leur université d'été, qui s'ouvre vendredi à La Rochelle, sous le signe de la rentrée sociale, refusant d'entrer dans la polémique sécuritaire. A quelques jours de la nouvelle journée de mobilisa - -

PARIS (Reuters) - Galvanisés par de bons sondages, les socialistes français ont placé leur université d'été, qui s'ouvre vendredi à La Rochelle,...

PARIS (Reuters) - Galvanisés par de bons sondages, les socialistes français ont placé leur université d'été, qui s'ouvre vendredi à La Rochelle, sous le signe de la rentrée sociale, refusant d'entrer dans la polémique sécuritaire.

Une série d'enquêtes d'opinion publiées à la veille du rassemblement - sur la crédibilité de l'opposition ou les chances des présidentiables du PS en 2012 - fait bomber les torses et ravive les ardeurs élyséennes.

Mais, à quelques jours de la nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites du 7 septembre, le premier secrétaire Martine Aubry a passé des consignes claires pour cette réunion : gravité, sérénité, unité.

Quasiment absente de la scène politique depuis le début de l'été, la maire de Lille distillera ses priorités de rentrée jeudi soir devant les militants de La Rochelle, puis au journal télévisé de TF1 vendredi avant un discours-programme dimanche.

Face au "chaos et au désordre social", Martine Aubry "va remettre les choses en place", promet le porte-parole du PS, Benoît Hamon, même si très peu de choses ont filtré sur l'allocution de l'ancienne ministre des Affaires sociales.

"Les Français attendent nos mots et nos propositions sans exiger de miracles. Il faut qu'elle leur montre qu'il n'y a aucun sujet sur lequel le PS est mal à l'aise", plaide le député Claude Bartolone.

COMPÉTITION PRÉSIDENTIELLE

De nombreux syndicalistes ont été invités à La Rochelle et tous les dirigeants du PS insistent sur le fait que de la mobilisation du 7 septembre dépend des marges de manoeuvre au Parlement qui doit voter le projet de loi sur les retraites.

La contre-réforme socialiste prévoit, entre autres, de revenir sur le report de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite, principale mesure du projet gouvernemental qui devrait être adopté en octobre par le Parlement.

La cure de silence médiatique que s'est imposée Martine Aubry sur les questions de sécurité et de délinquance en pleine agitation sur les démantèlements de camps de Roms a été interprétée comme un aveu d'incompétence par la droite et critiquée mezzo voce par ses rivaux socialistes.

Si elle les esquisse dimanche, les propositions du PS sur la sécurité ne sont pas attendues avant la fin septembre, lors d'un forum qui, actualité oblige, a été avancé de trois mois.

"C'est bien d'éviter le piège que nous tend la droite mais il ne faut pas donner le sentiment que ce sont les autres qui défendent les valeurs et les principes", dit un opposant.

Mais François Kalfon, partisan de Dominique Strauss-Kahn, défend le choix du premier secrétaire du Parti socialiste.

"Ce qu'on attend du PS, c'est un plan d'action pas une succession d'indignations morales", déclare-t-il.

"En face d'un (Nicolas) Sarkozy incohérent, Martine Aubry incarne une ligne collective, puissante et sereine" à gauche, estime le responsable des sondages du PS.

Reste l'étalage des ambitions personnelles, à moins de deux ans de la prochaine présidentielle.

Dominique Strauss-Kahn, tenu à un strict devoir de réserve sur la politique française depuis qu'il dirige le Fonds monétaire international (FMI) sera le seul ténor socialiste absent à La Rochelle.

Un sondage Sofres pour le Nouvel Observateur le crédite cette semaine de 59% d'intentions de vote contre Nicolas Sarkozy au deuxième tour de la présidentielle. Martine Aubry l'emporterait également contre le chef d'Etat sortant si le vote avait lieu aujourd'hui, avec 53% des suffrages.

"Un profond désir d'alternance, c'est ce que je retiens", a commenté jeudi sur RTL Ségolène Royal, distancée dans les sondages mais omniprésente sur la scène médiatique.

L'ancienne candidate présidentielle a en revanche contesté les propos qui lui sont prêtés dans un ouvrage publié jeudi sur le PS, "Petits meurtres entre camarades". Elle y explique être en mesure de battre tous les autres candidats aux primaires.

"Ce n'est pas bien ces livres qui attisent les zizanies", a jugé la présidente de Poitou-Charentes avant d'ajouter quand même: "Je pense que je ne suis pas mauvaise dans une campagne présidentielle".

Edité par Yves Clarisse