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Emotion après le meurtre d'un policier imputé à l'ETA

Rassemblement d'amis, collègues et proches du policier tué mardi à Dammarie-les-Lys. Le parquet antiterroriste français affirme que l'ETA est impliquée dans le meurtre de Jean-Serge Nérin, abattu mardi après un vol de voitures dans un garage à Dammarie-lè

Rassemblement d'amis, collègues et proches du policier tué mardi à Dammarie-les-Lys. Le parquet antiterroriste français affirme que l'ETA est impliquée dans le meurtre de Jean-Serge Nérin, abattu mardi après un vol de voitures dans un garage à Dammarie-lè - -

PARIS/MADRID - L'ETA est impliquée dans le meurtre d'un policier français abattu mardi après un vol de voitures dans un garage de la région...

PARIS/MADRID (Reuters) - L'ETA est impliquée dans le meurtre d'un policier français abattu mardi après un vol de voitures dans un garage de la région parisienne, déclare le parquet antiterroriste français.

C'est la première fois que l'organisation séparatiste basque tue un policier ou un gendarme français. La victime, Jean-Serge Nérin, était père de quatre enfants.

Un homme suspecté d'être membre de l'organisation, interpellé sur les lieux, à Dammarie-lès-Lys (Seine-et-Marne), était toujours en garde à vue mercredi, mais il ne s'agit pas du meurtrier. Au moins six autres acteurs de la fusillade sont recherchés en France.

Une arme Smith & Wesson dérobée dans une opération de l'ETA en octobre 2006 dans une armurerie de Vauvert (Gard) a été retrouvée sur les lieux du crime.

"Cette découverte signe pour nous l'implication de l'ETA", a dit une porte-parole du parquet de Paris. La sous-direction anti-terroriste de la police judiciaire (SDAT) et la police de Versailles sont co-saisies de l'enquête.

A Madrid, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, a dit ressentir le meurtre de Jean-Serge Nérin, brigadier-chef de 52 ans "comme s'il s'agissait d'un membre des forces de sécurité espagnoles."

"Cette fois, la France a payé un prix élevé pour sa collaboration dans la lutte contre l'ETA, si importante pour notre liberté et pour notre sécurité", a-t-il dit mercredi à Madrid dans les couloirs du Congrès des députés.

Nicolas Sarkozy a exprimé sa "très vive émotion" et annoncé qu'il se rendrait jeudi matin en Seine-et-Marne pour rencontrer la famille de la victime. Le Premier ministre François Fillon a promis que "tout serait mis en oeuvre pour appréhender les coupables".

UN RASSEMBLEMENT DE POLICIERS

La fusillade est intervenue à Villiers-en-Bière lors d'un contrôle de quatre personnes qui remplissaient d'essence les réservoirs de plusieurs voitures. Une première fusillade est intervenue, qui n'a pas fait de victimes, et l'homme actuellement en garde à vue a été arrêté.

Deux autres voitures sont alors arrivées et une autre fusillade a éclaté, où Jean-Serge Nérin est mort, atteint par une balle passée sous l'aisselle et son gilet pare-balles.

Le lien a ensuite été fait avec le vol dans un garage voisin de trois voitures par un groupe de trois individus armés qui ont ligoté un des employés.

L'homme interrogé, Joseba Fernandez Aizpurua, 27 ans, a fait feu lors de l'accrochage mais n'a blessé personne.

Il était recherché par la justice espagnole pour des violences urbaines à Pampelune, a établi la police. Il ne s'était pas présenté la semaine dernière à son procès pour ces jets de projectiles, a confirmé le parquet de Paris.

Une piste possible pour la justice française est le récent recrutement par ETA, relaté par la presse espagnole, de militants d'organisations de la jeunesse nationaliste basque interdites par Madrid.

L'organisation ETA, qui a fait plus de 850 morts depuis la fin des années 1960, est affaiblie actuellement après une série d'arrestations, notamment celle de son chef militaire Ibon Gogeascoechea début mars en France. Plusieurs centaines d'etarras sont en prison en France.

Les syndicats de police appelaient à un rassemblement mercredi soir devant le commissariat de Dammarie-lès-Lys et une journée "police en deuil" pourrait être organisée le jour des obsèques de Jean-Serge Nérin.

Le Parti socialiste a condamné dans un communiqué "la banalisation et la radicalisation de la violence à l'égard des fonctionnaires de police".

Thierry Lévêque, Gérard Bon à Paris, Raquel Castillo à Madrid, édité par Yves Clarisse