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Élysée

"Waterloo", "désolant", "on veut vivre"... Les réactions aux annonces de Macron

Le chef de file des députés LFI Jean-Luc Mélenchon, le 9 février 2021 à Paris

Le chef de file des députés LFI Jean-Luc Mélenchon, le 9 février 2021 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

De la France insoumise au Rassemblement national, en passant par certaines voix de la communauté scientifique, les réactions aux nouvelles mesures de restriction sont plutôt négatives.

C'est devenu on ne peut plus prévisible. Dans les heures qui ont suivi l'allocution télévisée d'Emmanuel Macron, les diverses oppositions politiques ont rapidement réagi aux nouvelles mesures annoncées par le chef de l'État pour freiner l'épidémie de Covid-19. De la France insoumise au Rassemblement national en passant par les différentes formations de gauche et de droite, l'essentiel de ces réactions sont négatives.

La présidente du RN Marine Le Pen a été une des premières à dégainer sur Twitter. Selon elle, "les mesures annoncées par Macron résultent notamment d'un Waterloo vaccinal dont il n'assume pas la responsabilité".

"Ce sont hélas les Français qui paient les conséquences de ces retards, de cet orgueil, de ces incohérences, avec un impact lourd sur leur vie quotidienne", a-t-elle écrit.

"Un président omniscient"

De l'autre côté du spectre, Jean-Luc Mélenchon juge le président de la République "incohérent".

"Les élèves: les uns à l'école, les autres à la maison. Couvre-feu sans alternance des horaires de travail = la cohue. Purificateur d'air? Masque FFP2 Gratuit? Licence libre des vaccins? Rien. Désolant", a tweeté le chef de file de LFI.

Toujours à gauche, le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts, Julien Bayou, a tancé "un président omniscient" qui "décide de tout, tout le temps et pour tout le monde".

"Le parlement s'occupera du reste. Le 'pari' morbide est perdu. Nous en payons le prix. À privilégier l'économie au détriment de la santé, nous perdons sur les deux tableaux", juge le candidat à la présidence de la région Île-de-France.

"Technocrate"

Les élus plus proches politiquement du locataire de l'Élysée s'efforcent d'être moins sévères. "Ce nouveau tour de vis doit être le der des der! Vaccinons nuit et jour, partout, pour protéger et rendre possible le retour à la vie. On veut vivre", a par exemple tweeté Renaud Muselier, président Les Républicains de la région PACA.

Le numéro deux de son parti, Guillaume Peltier, beaucoup plus critique, qualifie quant à lui Emmanuel Macron de "technocrate".

"Le 'en même temps' à son paroxysme. Confiner sans confiner, fermer les écoles sans les fermer, gagner la bataille de la vaccination mais sans vaccin, soutenir nos soignants mais sans moyen, vivre et travailler mais sans vie ni travail", a-t-il égrené.

Le maire socialiste de Marseille Benoît Payan, à l'inverse, se montre plutôt neutre. "La crise Covid-19 nous impose de nouveaux efforts collectifs. L'État a décidé de nouvelles mesures. Je sais combien cela pèse sur nos vies, nos revenus, notre quotidien. Ensemble, continuons d'agir pour notre santé, celles de nos proches et retrouver au plus vite nos libertés", a-t-il écrit.

"Procrastination"

Logiquement, le camp du président se montre soudé. À l'instar de son ministre des Relations avec le Parlement et numéro deux du MoDem, Marc Fesneau, ou de la tête de liste LaREM aux régionales en Île-de-France, Laurent Saint-Martin.

La communauté médicale a également réagi. Par exemple Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou à Paris et maire LR de La Garenne-Colombes, qui estime que la France (et son gouvernement) ont "pris beaucoup de retard".

Il y a eu selon lui de la "procrastination, on va le payer très cher", "on nous demande de faire des efforts (le personnel soignant), on va le faire mais ça va être très compliqué", a-t-il déclaré sur BFMTV.

Quant à Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, elle estime qu'il "va y avoir un certain temps de latence avant qu'on voie l'impact de ces mesures, on espère qu'elles seront suffisantes".

"Le fait de l'étendre à toute la France, le fait d'agir sur les écoles, en particulier les collèges et les lycées (...), on espère que ce sont des mesures qui permettront de freiner cet engorgement qu'on sentait venir dans les réanimations et les urgences au détriment de la prise en charge des patients hors Covid", a-t-elle déclaré sur France 2.
Jules Pecnard avec AFP Journaliste BFMTV