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Élysée

Violences des gilets jaunes sur les Champs-Élysées: Castaner pointe la responsabilité de Le Pen

Pour Christophe Castaner, Marine Le Pen a une part de responsabilité dans les violences en cours sur les Champs-Elysées, en marge d'une manifestation des gilets jaunes. Une accusation critiquée de toutes parts.

Le ministre de l'Intérieur a pointé ce samedi la responsabilité de Marine Le Pen, dans les débordements en cours sur les Champs-Elysées en marge d'une manifestation des gilets jaunes. La présidente du Rassemblement national s'était interrogée vendredi sur Twitter, se demandant pourquoi "le gouvernement n'autorisait pas les gilets jaunes à manifester sur les Champs- Elysées".

Pour Christophe Castaner, c'était une invitation à se rendre sur la célèbre avenue parisienne: "À Paris nous constatons une évolution à l'appel de Marine Le Pen qui avait invité les manifestants à venir sur les Champs-Elysées. L'ultra-droite s’est également mobilisée et est en train de vouloir dresser des barricades sur les Champs Elysées", a assuré le ministre de l’Intérieur lors d’un point sur la situation ce samedi à midi.

Coups pour coups

"Les séditions ont répondu à l’appel de Marine Le Pen et veulent s’en prendre aux institutions et aux parlementaires de la majorité. J’en appelle à la responsabilité. Le droit de manifester est un droit fondamental, nous nous engageons à en garantir la sécurité. Mais nous ne sommes pas en mesure de protéger celles et ceux qui seraient emporté par les actes de violence", a ajouté le ministre de l'Intérieur.

Dans la foulée, Marine Le Pen, la première visée, a réfuté les accusations de Christophe Castaner évoquant une "manipulation politicienne". "J’avais demandé au gouvernement pourquoi il n’autorisait pas les gilets jaunes à manifester sur les Champs-Elysées. Aujourd’hui Christophe Castaner utilise cette question pour me cibler. C’est minable et malhonnête à l’image de l’auteur de cette manipulation politicienne", a-t-elle assuré sur Twitter. Sur notre antenne, la présidente du Rassemblement national a appelé Christophe Castaner à arrêter "de faire une utilisation minable des violences".

"Minable", "irresponsable".

"J’avais trouvé Christophe Castaner assez minable comme adversaire aux régionales, il l’est encore davantage comme ministre de l’Intérieur en réprimant violemment les gilets jaunes. Du jamais vu contre les casseurs black bloc, les prières de rue, les étudiants bloqueurs ou les zadistes", a assuré de son côté Marion Maréchal.

Les propos de Christophe Castaner ont également fait réagir à gauche. Alexis Corbière, député de La France Insoumise, a qualifié le ministre de l’Intérieur d’"irresponsable". Pour lui, il "invente et en rajoute contre un 'péril jaune fluo' d’extrême droite pour seulement insulter le peuple en colère. Les vrais séditieux sont au gouvernement", a-t-il assuré sur Twitter.

5.000 personnes sur les Champs Elysées

Selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur 23.000 gilets jaunes sont mobilisés dans toute la France dont 8.000 à Paris où 5.000 d'entre eux se trouvent sur les Champs Elysées. Des heurts sont en cours avec la police qui a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Au moins 9 personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre, a-t-on appris de source policière.

Les manifestants avaient été autorisés à manifester sur le Champ-de-Mars, sous la tour Eiffel. Mais certains responsables du mouvement ont assuré qu'ils se rendraient sur les Champs Elysées, à proximité de l'Elysée et de nombreuses institutions.

Guillaume Dussourt