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"Une catastrophe humanitaire": Macron met en garde Netanyahu sur le risque d'une offensive à Rafah

Emmanuel Macron, reçu par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu  en marge du 75e anniversaire de la libération d'Auschwitz, à Jérusalem, le 22 janvier 2020. Photo d'illustration

Emmanuel Macron, reçu par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en marge du 75e anniversaire de la libération d'Auschwitz, à Jérusalem, le 22 janvier 2020. Photo d'illustration - Ludovic Marin - AFP

Emmanuel Macron juge, dans les colonnes de L'Humanité ce dimanche 18 février, que la ville de Rafah dans le sud de la bande de Gaza constitue "un point de rupture" dans les opérations israéliennes.

Les frappes israéliennes continuent de pleuvoir sur la bande de Gaza et la perspective d'une offensive sur la ville de Rafah où sont réfugiés 1,4 million de Palestiniens se précise. Et ce, malgré les mises en garde internationales sur le risque d'une telle opération, dont celles de la France.

"Vouloir lancer une telle opération, même si des combattants du Hamas s’y trouvent, c’est la certitude d’une catastrophe humanitaire", affirme ce dimanche 18 février le président de la République dans les colonnes de L'Humanité.

Tout en précisant que le cabinet militaire israélien est divisé sur le sort de Rafah, il ajoute: "Benjamin Netanyahu pose une telle opération comme la condition d’une éradication du Hamas. Tout le monde partage cette volonté. Mais la responsabilité d’une démocratie, c’est de lutter contre le terrorisme en respectant les droits".

Le chef de l'État assure avoir signalé au président israélien qu'à ses "yeux, Rafah était un point de rupture dans ces opérations".

"Rafah, c’est une partie de Gaza où vivaient, avant la guerre, 200.000 habitants et qui accueille désormais 1,4 million de personnes, alors que 80 % des édifices sont totalement rasés. D’ores et déjà, la situation humanitaire y est intenable", prévient-il.

"Une démocratie ne peut pas faire ce qu’Israël est en train de faire"

Si Emmanuel Macron maintient sa position concernent le droit "d’Israël à se défendre et à lutter contre le terrorisme", il déclare avoir "indiqué dès le début que cette lutte devait être conduite dans le respect du droit humanitaire, du droit international, du droit de la guerre".

"Nous ne pouvons pas soutenir des opérations contrevenant à ce droit", déclare-t-il.

Le président de la République affirme continuer, aux côtés de la Jordanie et des Émirats arabes unis, à mettre "la pression diplomatique sur Israël" pour obtenir un cessez-le-feu.

Deux mois au coeur du conflit entre le Hamas et Israël
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24:07

"Puisque c’est une démocratie, cela lui confère des obligations dans la région: une démocratie ne peut pas faire ce qu’Israël est en train de faire", assure-t-il.

Il souhaite que l'État hébreu renonce à une opération sur Rafah et ouvre des "voies humanitaires, laisse entrer des médecins, permette l’acheminement de l’aide, des médicaments" dans l'enclave palestinienne.

Emmanuel Macron assure que "le drame humanitaire en cours et la montée des tensions dans la région compromettent aujourd’hui la possibilité d’une paix durable, donc la sécurité d’Israël". "Celle-ci ne passera pas uniquement par une réponse militaro-sécuritaire, mais par la question politique", souligne tout en se disant "ouvert" à une reconnaissance de l'État palestinien pour laquelle il "faut trouver le bon chemin".

Juliette Brossault