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Un centre d'accueil pour migrants près de Paris? L'Elysée est contre

Un migrant, ici le 9 juin, a trouvé refuge dans un parc parisien après avoir été évacué de la porte de la Chapelle.

Un migrant, ici le 9 juin, a trouvé refuge dans un parc parisien après avoir été évacué de la porte de la Chapelle. - Robin Braquet - AFP

Anne Hidalgo propose l'ouverture d'un centre d'accueil temporaire pour les migrants, après les évacuations de ces derniers jours. Mais François Hollande s'y oppose, selon Le Parisien.

Après une semaine marquée par les évacuations musclées des migrants installés initialement à la porte de la Chapelle, la question d'une solution durable se pose. Anne Hidalgo, maire de Paris, propose la création d'un centre d'accueil temporaire pour les migrants. Ces derniers pourraient y passer "une quinzaine de jours". Le centre, selon Le Parisien, serait situé dans un bâtiment de l'Oise dont la Ville de Paris est propriétaire.

Une proposition à laquelle François Hollande n'est pas favorable, rapporte le quotidien. "Le provisoire, ça n'existe pas", répond un conseiller du président. Il dit craindre la création d'un "nouveau Sangatte", référence au camp proche de Calais conçu en 1999 pour être provisoire, où étaient regroupés durablement des migrants candidats au passage vers la Grande-Bretagne.

Pour NKM, "créer un centre de transit est hypocrite"

La fermeté de l'exécutif n'est pas surprenante. Mercredi déjà, après la tribune de Cécile Duflot qui dénonçait un "Waterloo moral" dans le traitement des migrants, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, avait tranché: "évidemment, personne n'imagine qu'il y ait un nouveau Sangatte dans Paris".

A droite non plus, on ne voit pas cette proposition d'un bon œil. La numéro 2 des Républicains, Nathalie Kosciusko-Morizet souligne elle aussi le danger d'un "nouveau Sangatte à Paris". "Créer un centre de transit c'est créer un lieu de fixation, un appel d'air, donc c'est hypocrite, ça ne marche pas, parce que c'est vite débordé", avait-elle justifié mercredi sur RTL. Face au problème de l'accueil des migrants, NKM propose par exemple de "renforcer le nombre de places dans les centres d'hébergement" et de faire appel aux associations, "dans le droit commun".

Interrogés par l'institut Odoxa, 70% des Français disent qu'ils n'ont pas été choqués par les expulsions de migrants. 29% disent avoir été choqués.

A. K.