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Élysée

Sommet de l'Elysée: quels liens Hollande entretient-il avec l'Afrique?

Arrivée de François Hollande au Mali le 2 février 2013

Arrivée de François Hollande au Mali le 2 février 2013 - -

Vendredi s’ouvre officiellement le sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique. L'occasion de se pencher sur le rapport de François Hollande à l'Afrique, que l'on dit très différent de celui de Nicolas Sarkozy.

Alors que plusieurs dizaines de véhicules blindés de l'armée française se déploient dans le centre-ville de Bangui en proie à des violences, un sommet sur la paix et la sécurité en Afrique se tiendra vendredi à Paris. L'occasion de se pencher sur le rapport de François Hollande avec l'Afrique, que l'on dit très différent de celui de Nicolas Sarkozy. A l'époque de son mandat, l'ancien chef de l'Etat avait estimé que "l'homme africain n'était pas assez rentré dans l'histoire". Quelle position pour son successeur?

"Un changement" revendiqué

Le 2 février 2013, François Hollande signe la première intervention militaire de son quinquennat en envoyant des troupes françaises au Mali. Il déclare: "Moi je veux ici vous dire que je viens sans doute de vivre la journée la plus importante de ma vie politique". Dès lors, certains évoquent un "lien" particulier.

A l'instar de Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement, qui dit trouver "à titre personnel que le président de la République est très présent dans la relation que notre pays peut avoir avec l'Afrique".

Même avis à l'Elysée, où l'on revendique un "changement". Les conseillers du Président y voient la fin de la Francafrique, la normalisation des relations bilatérales, mais aussi la volonté de redonner aux Africains les clés de leurs destins.

Défendre les intérêts de la France

"C'est vrai qu'il y a eu très largement une rupture", reconnaît Philippe Hugon, directeur de recherche à l'Iris. "Mais en même temps, la France se retrouve comme une puissance militaire dans un rôle de gendarme alors que les indépendances ont eu lieu il y a plus de cinquante ans".

Et si le Mali mais aussi la Centrafrique n'étaient que la partie émergée de l'iceberg? Car en réalité, la doctrine Hollande n'oublie pas le nerf de la guerre: l'argent. En effet, le président français veut doubler les échanges économiques entre l'Afrique et la France. C'est d'ailleurs l'un des sujets du Sommet de l'Elysée, comme le souligne l'expert Antoine Glaser.

"En plus de la paix et de la sécurité, on va beaucoup parler business, et défendre les intérêts de la France sur le continent", assure le spécialiste de l'Afrique. Et sur ce point, François Hollande s'inscrit davantage dans la continuité, que dans la rupture.

M.G. avec Adrien Gindre et Jeremy Brossard