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Saint-Nazaire: Hollande pris à partie sur la "violence patronale"

Dans l'après-midi, lors d'une rencontre avec les quatre syndicats de STX (FO, CFDT, CFE-CGC et CGT), les deux représentants de la CGT avaient refusé de serrer la main du chef de l'Etat, précisément parce qu'ils lui reprochaient de ne pas dénoncer la "violence patronale" dans le dossier Air France.

Le conflit à Air France tend les relations sociales jusqu'au plus haut sommet de l'Etat. Alors qu'il visitait ce mardi les chantiers navals STX de Saint-Nazaire, pour "pour rendre compte" aux ouvriers de la vente des navires Mistral aux Égyptiens, François Hollande a connu une rencontre tendue avec des représentants syndicaux (FO, CFDT, CFE-CGC, CGT). Deux représentants de la CGT ont dans un premiers temps refusé de serrer la main du chef de l'État.

"On ne considère pas qu'on doit vous rendre la politesse, au regard de ce qu'il se passe en ce moment, notamment au travers des luttes des salariés d'Air France". L'un deux s'est adressé directement au président en critiquant "la violence patronale" subie par les salariés d'Air France. Il a ensuite ajouté: "En ce moment même, vous parlez d'un renouveau industriel, nous on parle d'un renouveau sur l'emploi, on parle d'un renouveau sur les salaires, et ça, ça n'existe pas". 

"Le chantage à l'emploi, c'est une méthode"

"On considère que c’est une situation inacceptable pour ceux qui se battent aujourd’hui pour défendre leur gagne-pain. Le chantage à l’emploi c’est une méthode qui est utilisée depuis de nombreuses années", a aussi dit au président de la République, Sébastien Benoît.

"On ne veut plus ça, c'était le sens de notre geste avec monsieur Hollande", a-t-il expliqué sur BFMTV mercredi. "La réalité, c'est qu'il n'y a pas de dialogue (social) depuis des années. Ce que l'on vit c'est un chantage appuyé par la politique des gouvernements ces dernières années".

Au moins une centaine de salariés de STX France (300 selon FO) ont par ailleurs stoppé le travail pendant la visite présidentielle pour protester contre le "dumping social" et "la sous-traitance à bas coût" dans les chantiers navals et réclamer plusieurs centaines d'embauches en CDI.

Hollande plaide pour le dialogue et dénonce la "brutalité", y compris de "patrons" 

François Hollande a quant à lui plaidé pour le dialogue social. Il est revenu sur le dossier Air France et a appelé la compagnie à trouver un accord qui "préserve l'emploi" et "assure la compétitivité de la compagnie aérienne".

"A Air France, le dialogue a repris car il y a un moment où chacun prend conscience que la violence peut être destructrice. Ce qui vaut pour Air France vaut pour le pays. Si nous voulons éviter des confrontations, des violences, des stigmatisations, il faut dialoguer".

"Si je peux donner un exemple, il y a eu un accord ici qui a permis de mettre ce chantier de Saint-Nazaire au plus haut niveau au monde et d'avoir plus d'emplois, plus de carnets de commande. Si on le fait par la brutalité, pas simplement de la brutalité dans les mouvements, je parle aussi de la brutalité d'un certain nombre de décisions qui peuvent être celles des patrons, alors là, on est devant des difficultés. J'appelle tous les partenaires à la responsabilité", a exhorté le président de la République.

Baptiste Martin avec AFP