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Élysée

"Sa volonté, c'était d'avoir un selfie": comment le militant d'extrême droite Élie Hatem s'est introduit à l'Elysée

Le militant d'extrême droite Elie Hatem était invité à l'Elysée par l'un des récipiendaires d'une décoration accordée par Emmanuel Macron

Le militant d'extrême droite Elie Hatem était invité à l'Elysée par l'un des récipiendaires d'une décoration accordée par Emmanuel Macron - Capture d'écran Twitter / @UEJF

Avocat proche des milieux royalistes et catholiques intégristes, Élie Hatem a été invité par l'un des récipiendaires d'une décoration collective remise à l'Elysée au mois de novembre. Il a en profité pour publier des photos dans lesquelles il pose avec Emmanuel et Brigitte Macron.

Le président de la République a-t-il posé en connaissance de cause pour une photo avec un militant d'extrême droite? C'est la thèse que semblent vouloir accréditer certains élus de gauche, mais pas que, depuis mercredi soir. La raison derrière leur courroux: des images publiées sur les réseaux sociaux par Élie Hatem, avocat proche des milieux d'extrême droite, où on le voit au côté d'Emmanuel et de Brigitte Macron, tout sourire.

Ancien membre du comité directeur de l'Action française, mouvement royaliste et nationaliste, Élie Hatem faisait partie des quelque 200 personnes conviées à l'Elysée au mois de novembre, à l'occasion d'une remise de décoration collective par le chef de l'État. Aux municipales de 2014, il était tête de liste Front national dans le IVe arrondissement à Paris, puis aux législatives de 2017, il candidate dans le Var sous la bannière du mouvement catholique intégriste Civitas. Parmi les photos qu'il publie sur Facebook, nombre d'entre elles le montrent au côté de Jean-Marie Le Pen.

Confirmant les informations du Parisien, la présidence assure auprès de BFMTV.com que l'avocat n'a été invité ni par Emmanuel Macron, ni par son épouse. 

"Il y a une partie informelle de la soirée où les gens convergent vers le président, pour lui parler de leur vie, de leur métier, etc. Pour échanger avec lui. Et Élie Hatem en a profité pour faire des selfies, ce qu'Emmanuel Macron accepte de faire tout le temps. Le contexte ne correspond donc pas du tout à ce que décrivent certains sur les réseaux", plaide-t-on dans l'entourage du chef de l'État. 

"Pas reçu en grande pompe"

"Certains", ce sont notamment le député insoumis Alexis Corbière et l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, ce dernier jugeant la présence du militant d'extrême droite au palais présidentiel "inacceptable".

Quant à l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), elle s'est demandée comment il est "possible qu'Élie Hatem, ancien membre de l'Action française, fervent défenseur de Charles Maurras et complotiste d'extrême droite puisse être reçu à l'Elysée avec les honneurs?" Un terme qu'on récuse catégoriquement au Château: 

"Les listes d'invités sont fournies par les récipiendaires de la décoration. Ils ne sont pas reçus en 'grande pompe'. Une fois qu'ils arrivent à l'Elysée, il y a un 'check' à l'entrée pour des raisons de sécurité, pas sur leurs idées. Je ne crois pas que le président ou la première dame connaissaient particulièrement M. Hatem. Sa volonté à lui, avant tout, c'était d'avoir un selfie."

S'agissant du récipiendaire susceptible de s'être acoquiné du sulfureux convive, difficile de le déterminer. Si l'on se réfère à l'agenda d'Emmanuel Macron, il y a eu trois remises de décoration collective durant le mois de novembre: le 8, le 18 et le 29. Le 8, Jean-Paul Belmondo, Robert Hossein et le créateur de mode Ralph Lauren se sont vus accorder la Légion d'honneur. Le 18, quatre anciens maires, parmi lesquels Robert Hue et Jean Arthuis, ont eu ce privilège.

Jules Pecnard