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Rencontre de Saint-Denis: les participants "consultés" par Emmanuel Macron mais peu enthousiastes

À l'initiative d'Emmanuel Macron, plusieurs chefs de parti se sont rendus à Saint-Denis pour échanger sur le Proche-Orient, des questions institutionnelles comme les statuts de la Nouvelle-Calédonie et de la Corse ou encore l'épineux débat autour d'un référendum sur l'immigration.

Une dizaine d'heures de débats sur un large panel de sujets. Ce vendredi 17 novembre aux alentours de 19 heures, à leur sortie de la Maison de l'éducation de la Légion d'honneur, les chefs de parti, qui avaient répondu présent pour les deuxièmes "rencontres de Saint-Denis", ont rappelé la "nécessité" de ces échanges sans particulièrement attendre "d'évolutions" immédiates.

"Les débats ont été très courtois mais extrêmement francs et sincères", a assuré Marine Tondelier (EELV) saluant "une journée utile". "C'est important, nécessaire, d’avoir ce genre de moment."

"Où va la France?"

Jordan Bardella (RN) a lui reconnu avoir été "consulté sur l'ensemble des sujets à l'ordre du jour" par Emmanuel Macron. "On a exprimé nos désaccords de manière franche", a-t-il lancé à la presse, avouant s'attendre à "peu d'évolutions". "Il ne répond pas à une question que se posent tous les Français: où va la France?"

Emmanuel Macron a longuement discuté de la situation internationale avant d'entrer dans le vif du sujet sur l'élargissement du champ du référendum et les réformes institutionnelles.

Pour ce nouveau rendez-vous, Éric Ciotti (LR), Olivier Faure (PS) et Manuel Bompard (LFI) avaient fait défection, au grand dam du chef de l'État qui entendait ainsi "créer du consensus" dans un pays fracturé.

Pas de référendum sur l'immigration

C'est d'ailleurs l'absence d'un "consensus" qui a permis aux participants de conclure qu'un référendum sur l'immigration n'était pas d'actualité.

"Il n'y aura pas de référendum sur l'immigration", a annoncé Marine Tondelier. "Un consensus s'est dégagé autour de la table sur le fait qu'il paraissait compliqué d'élargir la possibilité de tenir des référendums sur des sujets sociétaux tels que l'immigration", a renchéri Fabien Roussel (PCF).

"Le président n'envisage pas pour l'instant cette possibilité", a affirmé Jordan Bardella, seul participant présent à réclamer cette consultation.

Absent, Éric Ciotti n'a pas tardé à réagir aux conclusions de cette nouvelle rencontre. "Comme je l'avais prédit, les rencontres de Saint-Denis de ce jour n'ont abouti à rien. Le président de la République renonce même à l'idée d'un référendum sur l'immigration. Tout ça pour ça!", a-t-il déploré dans un communiqué.

Fabien Roussel a par ailleurs indiqué que le président avait fait "une proposition très concrète" consistant à modifier l'article 11 de la Constitution, qui limite le champ des référendums. Selon lui, le chef de l'État veut que les référendums d'initiative partagée (RIP) soient "utilisés plus facilement" mais "en même temps interdits sur des textes de loi qui ont été adoptés il y a moins d’un an". La très contestée réforme des retraites serait donc exclue de cette proposition.

Théo Putavy