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Élysée

Quand le candidat Hollande défendait le droit de manifester

Les anti-loi Travail pourront-ils manifester jeudi à Paris? La question, qui n'est pas toujours tranchée, divise la gauche. Le candidat François Hollande défendait pourtant le droit de manifester en 2012.

La fracture au sein de la gauche se renforce avec la menace d'interdiction qui pèse sur la manifestation anti-loi Travail de jeudi prochain. Alors que la droite le presse d'interdire les manifestation depuis de longues semaines, mercredi dernier, François Hollande a déclaré en Conseil des ministres: "il ne pourra plus y avoir d'autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garantis".

Des propos qui ont du mal à passer à gauche et au sein du PS. Pour bon nombre de socialistes, la liberté de manifester doit être assurée coûte que coûte, qui plus est par un gouvernement de gauche.

"Je le dis très clairement: en tant que député socialiste, je ne me reconnais pas dans une mesure d'interdiction de manifester", a déclaré ainsi Alexis Bachelay, député PS des Hauts-de-Seine, sur RMC mardi matin.

"Responsabilité" contre "droit de manifester autant que nécessaire"

Sur BFMTV, Gérard Filoche s'est emporté lundi soir. "Ils sont complètement isolés et ils veulent interdire des manifestations. Pourquoi on interdirait une manifestation? Il se prend pour qui Manuel Valls? Pour Poutine? On n'est pas dans un pays où on peut interdire des manifestations à des syndicats", a tonné ce membre du Bureau national du Parti socialiste.

Embarrassé, avant une réunion du groupe PS à l'Assemblée nationale, Bernard Cazeneuve a assuré qu'il ne cherchait pas à interdire des manifestations et que ce n'était "pas l'objet du gouvernement". Le ministre de l'Intérieur a justifié son "appel à la responsabilité" en expliquant que "les policiers sont fatigués et ont besoin de retrouver des forces".

On peut se demander quelle aurait été la réaction de François Hollande en 2012 sur ce sujet tant la différence est grande entre les propos du Président et ceux du candidat à la présidentielle. "Le seul droit que nous avons dans une République quand nous voulons changer c'est le droit de manifester autant que c'est nécessaire", scandait François Hollande en meeting le 1er mars 2012.

Il enchaînait: "Mais c'est aussi le droit, le devoir même d'utiliser le bulletin de vote pour réussir le changement".

Des mots que vont certainement retenir une partie de ses électeurs.