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Élysée

"Paris sera libre": l'avertissement d'Hidalgo à Macron

Anne Hidalgo, maire de Paris et Emmanuel Macron, président de la République

Anne Hidalgo, maire de Paris et Emmanuel Macron, président de la République - CHARLES PLATIAU / POOL / AFP

Anne Hidaldo a vanté son travail en tant que maire de la capitale notamment sur les questions liées à l'environnement et à la justice sociale. Indirectement, elle a appelé Emmanuel Macron a poursuivre ce chemin pendant son quinquennat.

"Nous le savons, l'histoire de Paris est indissociable de celle de l'État et de la République." Face à Emmanuel Macron, présent à l'Hôtel de Ville de Paris pour une cérémonie clôturant sa journée d'investiture, la maire de la capitale Anne Hidalgo a tenu un discours mettant en avant son mandat et invitant le nouveau Président à poursuivre à l'échelle nationale la politique engagée à l'échelle de sa ville. Autant de sorties qui ne sont pas sans rappeler les (nombreux) contentieux qu'ont connus les deux élus sous le quinquennat de François Hollande.

"Ce que l'histoire nous enseigne finalement comme une grande constante des relations entre Paris et l'État c'est qu'au final, chacun avance et tout le monde gagne", a ainsi débuté Anne Hidalgo dont le discours s'est rapidement apparenté à un appel du pied au président de la République: 

"Monsieur le président de la République vous aurez bien sûr besoin de la passion exigeante des Parisiens pour relever les défis qui attendent la France, comme Paris aura besoin de vous pour continuer à grandir et à rayonner." 

La question centrale de l'écologie

La maire de Paris, qui multiplie les mesures environnementales pour sa ville, a ensuite lancé un pique au président en abordant la question de l'écologie, "l'un des principaux" défis. "Nous savons que la pollution tue, nous savons que c'est ici et maintenant qu'il faut agir. (...) À l'heure où le diesel tue, il est de notre responsabilité de tourner la page. Nous comptons sur vous pour saisir les formidables opportunités ouvertes par la transition écologique et énergétique. Ces opportunités, il est fondamental qu'elles soient partagées par tous", a indiqué Anne Hidalgo, lançant indirectement un défi au Président.

Anne Hidalgo a également évoqué les "gagnants et les perdants de la mondialisation" qui coexistent à Paris. Probablement une allusion à l'image d'Emmanuel Macron, souvent perçu comme le candidat de la "mondialisation heureuse" pendant la campagne.

"En ce qui concerne les délaissés et les exclus (...), ils nous rappellent chaque jour que ce ne sont pas les pauvres qui ont inventé la pauvreté", a souligné la maire de Paris rappelant dans le même temps que la capitale consacre "plus de dix milliards d'euros chaque année pour soutenir les plus fragiles". Et d'ajouter:

"Nous pensons Monsieur le Président qu'il est possible de résoudre ces questions sociales avec l'aide de l'État".

"Paris sera libre"

S'adressant directement à Emmanuel Macron, elle poursuit: "Pour tout cela Monsieur le président de la République, nous comptons sur votre soutien. Parce que ce qu'il s'agit de partager ce ne sont pas seulement les richesses du présent, ce sont aussi celles de l'avenir". Anne Hidalgo a ainsi appelé à refuser "de se soumettre à la censure de 'ce n'est pas possible', en convertissant du 'jamais' en 'pourquoi pas?', du 'pourquoi pas?' en 'comment?' ou du 'comment?' en 'quand?'".

Et Anne Hidalgo de conclure: "Monsieur le président de la République, vous l'avez compris, je suis une décentralisatrice. Je considère que la République ne s'affaiblit pas en donnant aux collectivités la liberté et les moyens d'agir, bien au contraire. Paris sera libre et attachée à avoir les moyens qui lui permettent de tenir démocratiquement les engagements pris face aux Parisiens". 

P.L