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Otages: la France ne paiera plus

Image d'une vidéo postée par un groupe islamiste exhibant des otages.

Image d'une vidéo postée par un groupe islamiste exhibant des otages. - -

L'exception française en matière de gestion de prise d'otages à l'étranger a vécu. Depuis la mi-janvier, François Hollande fait savoir aux familles que la doctrine avait changé: la France ne donnera plus de rançon.

Le message de François Hollande est clair: terminé le versement de rançon aux ravisseurs. Etat, familles ou même entreprises ne donneront plus d'argent. Pour le moment, l'information n'a pas été divulguée officiellement, seulement aux familles des otages réunis à l’Elysée.

"C'était un 13 janvier, indique l'épouse de Daniel Larribe, l'un des otages retenus au Mali, dans une interview au Monde lundi. François Hollande nous a retenus à l'Elysée. Il nous a dit qu'il était impensable qu'on donne de l'argent à des organisations contre lesquelles nous sommes en guerre. Le changement de ton a été radical entre la précédente rencontre, en septembre, et celle-ci."

Un revirement qui ne surprend pourtant pas le président du Club des directeurs de sécurité des entreprises, Alain Juillet. Pour lui, "le président Hollande a voulu faire savoir que la France ne se laisserait pas faire devant les tentatives de manipulation de Boko Haram".

"Jamais eu autant d'otages français en même temps"

Ce changement de stratégie est pourtant radical. Depuis 25 ans et les enlèvements au Liban, l'Etat a officiellement toujours refusé toute négociation. Dans les faits, des rançons ont été régulièrement versées.

Sous l'ère Sarkozy, on réfléchissait cependant déjà à un changement de doctrine, et la crise malienne a précipité le changement. Car le versement de rançon attire les ravisseurs.

"Il n'y a jamais eu autant d'otages français en même temps, pointe Hervé Guesquière, lui-même ancien otage en Afghanistan. Une quinzaine, en particulier en Afrique."

Les services de renseignement devront s'adapter

En conséquence, les agents des services de renseignements vont devoir faire évoluer leur technique pour extirper les otages des mains des ravisseurs. Une perspective qui n'est pas pour rassurer les familles des otages.

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M. T. avec Mélanie Vecchio