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Élysée

Migrants, baisse des impôts et code du travail: l'essentiel des annonces de François Hollande

Pour la sixième fois depuis son élection, le président de la République a balayé l'ensemble des sujets qui occupent l'actualité et préoccupent les Français, lors d'une grande conférence de presse. Sans se dévoiler sur son avenir personnel...

"En cette rentrée, des images frappent nos consciences... Il nous revient, il me revient de répondre à l'urgence et de faire des choix, ceux qui compteront pour le jugement de l'Histoire", a lancé, lundi, François Hollande en ouverture de sa sixième conférence de presse organisée à l'Elysée, égrainant les héros d'un train (Thalys) au mois d'août, la destruction du site de Palmyre, les migrants sur les routes d'Europe ou encore l'enfant syrien mort sur une plage...

"Nous sommes toujours jugés, nous le serons pas nos petits-enfants...", a insisté le président de la République. Le ton était donné. Voici l'essentiel des annonces de François Hollande.

> Réfugiés: "la France fait son devoir" 

François Hollande a entamé son propos liminaire sur la question des migrants car "il lui revient de faire des choix", selon ses propres termes. Sollicité par Bruxelles pour accueillir 24.000 réfugiés dans les deux prochaines années, le chef de l'Etat a répondu: "Nous le ferons". Car, selon le chef de l'Etat, la crise des migrants peut-être "maîtrisée et elle le sera".

Néanmoins, François Hollande refuse le terme de "quota" car il revêt une "ambiguïté" sur l'étude des demandes. "On ne peut pas dire: "après un certain nombre, c'est fini'", a-t-il expliqué.

La France, "marquée par des générations d'exilés ou de réfugiés", fera face "avec humanité et responsabilité" car le droit d'asile "est dans l'âme, dans la chair" du pays. Mais si "la France fait son devoir, la réponse est européenne" a aussi jugé le président de la République qui a rappelé ses échanges réguliers avec Angela Merkel sur le sujet. 

> Une conférence mondiale sur les réfugiés

François Hollande a aussi appelé de ses voeux une conférence mondiale sur le sort des réfugiés, que Paris est prête à recevoir, et annoncé un débat à venir dans les prochains jours au Parlement.

> Des vols de reconnaissance en Syrie

Sur le plan international, François Hollande a annoncé "des vols de reconnaissance pour permettre des frappes contre Daesh en Syrie" mais il n'y aura "pas d'intervention au sol" comme c'est le cas en Irak, a-t-il précisé. D'ailleurs, cette hypothèse est jugée "inconséquente et irréaliste" par le président de la République.

"Irréaliste parce que nous serions les seuls, inconséquent parce que ce serait transformer une opération en force d'occupation", a-t-il détaillé.

Par ailleurs, et alors que François Hollande juge que la communauté internationale doit "parler avec tous les pays qui peuvent favoriser" une solution en Syrie, le "départ" de Bachar al-Assad sera, selon lui, "posé à un moment ou un autre dans la transition". "Il doit partir", a répété le chef de l'Etat, interrogé une seconde fois sur le sujet.

> Conférence sur le climat: "des risques d'échec"

Le monde est "encore loin d'un accord contraignant" à la hauteur de l'enjeu du réchauffement climatique, et "un sursaut est nécessaire" sur le chemin de l'accord espéré en décembre à Paris, a déclaré François Hollande.

"Le constat (du réchauffement, ndlr) ne fait plus débat, les bonnes intentions, et tant mieux, sont là, des déclarations ont été faites. Mais nous sommes encore loin d'un accord contraignant et de financement à la hauteur de l'enjeu", a-t-il dit avant d'admettre qu'il y a "des risques d'échec".

> Baisse des impôts confirmée

François Hollande a confirmé lundi des baisses d'impôts pour 2016, assurant qu'elles concerneront "plus de 8 millions" de foyers pour un montant total de "plus de 2 milliards d'euros". "La politique de baisse des impôts qui a été initiée en 2014, amplifiée cette année, sera poursuivie en 2016", a déclaré le chef de l'Etat.

Par ailleurs, la réforme du système fiscal français se poursuivrait au-delà du prélèvement à la source, qui sera pleinement effectif en 2018, dans un souci de "cohérence et de justice".

> "Rendre lisible" le code du travail

Sur les dossiers économiques, François Hollande a demandé à son gouvernement de travailler sur "une loi pour rendre lisible" un code travail.

"Nous donnerons toute la place nécessaire à la négociation collective et aux accords d'entreprise pour permettre justement qu'il y ait une meilleure adaptation du droit du travail à la réalité des entreprises", a déclaré le président de la République. 

> Pas touche aux 35 heures 

"La durée légale du travail (35 heures) en France" ne changera pas", a réaffirmé François Hollande. Mais "qu'il y ait des négociations sur l'application de cette durée légale, c'est déjà possible, beaucoup d'entreprises d'ailleurs s'y sont engagées (...) mais cela se fait dans le cadre des lois qui valent pour tous et des garanties fondamentales".

> Et... 2017 

Quant à la présidentielle de 2017, François Hollande élude la question: ce n'est "pas aujourd'hui" qu'il compte évoquer une éventuelle candidature qu'il a lié au chômage à plusieurs reprises. 

"L'échéance approche" mais "ce n'est pas une obsession, a-t-il assuré car, "je dois faire avancer le pays et mener des réformes jamais mise en oeuvre. Je veux pouvoir me dire 'j'ai fait ce que j'avais à faire'".

"Faire des choix" est d'ailleurs l'anaphore présidentielle de cette rentrée où François Hollande s'est placé au centre du dispositif ne citant qu'une seule fois le Premier ministre Manuel Valls et très peu les membres du gouvernement.

Samuel Auffray