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Manouchian au Panthéon: Macron estime que le RN "serait inspiré de ne pas être présent"

Le président Emmanuel Macron le 9 février 2024 à Bordeaux

Le président Emmanuel Macron le 9 février 2024 à Bordeaux - Ludovic MARIN / POOL / AFP

Si le président de la République rappelle que son "devoir est d'inviter tous les représentants élus par le peuple français", il estime que "l'esprit de décence, le rapport à l'histoire devraient conduire", ceux du RN à "faire un choix".

Emmanuel Macron estime que le Rasssemblement national devrait s'abstenir d'assister mercredi 21 février à la cérémonie d'entrée au Panthéon du résistant communiste étranger Missak Manouchian, dans une interview au quotidien L'Humanité mise en ligne dimanche 18 février au soir.

"Les forces d'extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian", a déclaré le chef de l'État.

"Ésprit de décence"

"Comme pour l'hommage à Robert Badinter dont les élus du RN étaient absents", à la demande de la famille de l'ancien garde des Sceaux, "l'esprit de décence, le rapport à l'histoire devraient les conduire à faire un choix", a fait valoir Emmanuel Macron.

"Mais je ne vais pas, moi, par un geste arbitraire, en décider", a-t-il ajouté, estimant que son "devoir est d'inviter tous les représentants élus par le peuple français" sans avoir à "faire le tri entre eux".

Dans cet entretien, Emmanuel Macron est revenu sur le débat qui traverse la majorité présidentielle autour de l'intégration - ou non - du Rassemblement national dans "l'arc républicain". Début février, le Premier ministre Gabriel Attal y avait inclus le RN et plus généralement toutes les forces représentées à l'Assemblée, arguant que derrière ces partis, il y a "des millions de Français qui ont voté".

"Pas d'équivalence entre les deux extrêmes"

"L'Assemblée nationale accueille toutes les forces élues par le peuple. Est-ce que toutes adhèrent à la République et ses valeurs? Non. C'est aussi vrai pour des groupes d'extrême gauche", a considéré de son côté Emmanuel Macron, visant "certaines personnalités de la France insoumise" qui, "par leurs positions", "combattent les valeurs de la République".

"Même si je ne pose pas d'équivalence entre les deux extrêmes. Je n'ai jamais considéré que le RN ou Reconquête s'inscrivaient dans l'"arc républicain"", a-t-il précisé.

Le chef de l'Etat assure au passage s'être fixé un principe concernant les députés RN: "que les textes importants ne devaient pas passer grâce à leurs voix. Ce distinguo suffit à dire où j'habite".

Interrogé sur les chances de Marine Le Pen d'accéder au pouvoir en 2027, Emmanuel Macron, qui ne pourra pas se présenter de nouveau, assure: "je n'ai pas l'esprit de défaite".

"Le sentiment de perte de contrôle alimente le RN. Beaucoup de ses électeurs considèrent l'Europe comme un monde trop ouvert, trop compliqué. Donc la formule magique serait le retour au nationalisme", constate le chef de l'État. "La désindustrialisation comme le sentiment de déclassement ont nourri l'extrême droite. Nous avons commencé à y répondre avec la baisse du chômage et le début de la réindustrialisation. C'est un long processus", plaide-t-il.

B.F avec AFP