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Élysée

Macron reconnaît le caractère antisémite d'un meurtre commis en 2003

Emmanuel Macron a répondu au député Meyer Habib.

Emmanuel Macron a répondu au député Meyer Habib. - Thomas Samson / AFP

Sébastien Selam a été tué à coups de couteau en 2003 à Paris.

Dans un courrier adressé au député Meyer Habib, Emmanuel Macron a reconnu le caractère antisémite du meurtre en 2003 de Sébastien Selam, le comparant à l'assassinat de Mireille Knoll, indique la lettre rendue publique dimanche par cet élu.

Meyer Habib, député des Français de l'étranger (UDI, Agir et Indépendants), lui avait écrit pour lui demander de reconnaître le caractère antisémite du meurtre de ce jeune homme de 23 ans, alias "DJ LamC", assassiné à coups de couteau le 19 novembre 2003 à Paris, dont le meurtrier avait alors revendiqué ouvertement un acte antisémite, indique-t-il dans un communiqué.

"Ce motif n'avait alors pas été retenu, car la circonstance aggravante de crime antisémite ne date dans le code pénal français que de 2003", selon Meyer Habib. Son meurtrier présumé, atteint d'une schizophrénie délirante paranoïde, était l'ami et voisin du disc-jockey.

Le meurtrier jugé irresponsable

"Ravivé par l'assassinat odieux de Mireille Knoll, le souvenir de ce jeune Français tombé sous les coups du fanatisme le plus sombre est encore vif. Soyez assuré que sa mémoire perdure au sein de notre communauté nationale, profondément affectée par les crimes à caractère antisémite tels que celui de Sébastien Selam", lui a répondu le président de la République dans un courrier en date du 22 mai.

Gilles-Jean Portejoie, avocat à l'époque de la famille de Sébastien Selam, a déclaré qu'il s'agissait pour lui "incontestablement d'un crime dont l'antisémitisme était le mobile" mais que "le caractère antisémite était passé au second plan derrière le débat sur la responsabilité pénale" de l'auteur présumé du meurtre.

Ce débat a été tranché en janvier 2010 devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel qui l'avait jugé irresponsable pénalement, écartant toute perspective d'un procès pour la famille du jeune disc-jockey. La famille avait obtenu en 2014 une réparation de l'établissement psychiatrique qui avait levé l'hospitalisation d'office du futur meurtrier.

C.V. avec AFP