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Élysée

Loi immigration: Emmanuel Macron réunit des ministres et les ténors de la majorité pour sortir de l'ornière

Le chef de l'Élysée va plancher ce mardi soir avec une partie de son gouvernement et des figures de la macronie pour tenter de trouver une sortie de crise. La commission mixte paritaire et la stratégie au Parlement devraient être au cœur de toutes les discussions.

L'Élysée à la manœuvre. 24 heures après le rejet surprise de la loi immigration à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron va recevoir à dîner ce mardi soir les ministres concernés et les ténors de la majorité.

Autour de la table, se trouveront donc le président et Élisabeth Borne, accompagnés du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui sort très abîmé des débats dans l'hémicycle, le ministre du Travail Olivier Dussopt et le ministre délégué des Relations avec le Parlement Franck Riester.

Deux réunions à quelques heures d'écart

Plusieurs figures de la macronie devraient également être présentes à l'instar de François Bayrou, Édouard Philippe ou encore Yaël Braun-Pivet.

Depuis l'échec de ce projet de loi, ardemment soutenu par Emmanuel Macron, le président cherche à sortir de l'ornière. Après avoir longuement échangé avec Gérald Darmanin ce lundi soir et avoir refusé sa démission, le chef de l'État avait déjà convoqué ce mardi matin plusieurs de ses ministres, à commencer par la cheffe du gouvernement, avant le Conseil des ministres.

Face à plusieurs scénarios, il a été décidé d'organiser "au plus vite" une commission mixte parlementaire avec l'espoir de parvenir à sauver la loi immigration.

Une commission mixte paritaire à haut risque

Cet organe réunit sept sénateurs et sept députés. Ils vont chercher à se mettre d'accord sur une version commune du texte immigration pour qu'elle puisse ensuite être adoptée à l'Assemblée et au Sénat.

Avec des échanges houleux en perspective: la commission mixte paritaire devra se baser sur la version de la loi immigration votée au Sénat, beaucoup plus dure que la version initiale du gouvernement.

De nombreux points du texte de la chambre haute ont été retoqués en commission des lois à l'Assemblée nationale, que ce soit sur l'aide médicale d'État (AME), le titre de séjour sur les métiers en tension ou encore les quotas de personnes migrantes.

Il est possible que la commission mixte paritaire ne débouche pas sur un accord, auquel cas le gouvernement devrait repartir de zéro. Les discussions de ce mardi soir à l'Élysée devraient plancher sur cette hypothèse qui aurait des allures de cauchemar et signifierait très probablement l'arrêt définitif de la loi.

Borne toujours à la rechercher d'un "accord" avec la droite

Mais même si les députés et les sénateurs parvenaient à se mettre d'accord, l'exécutif ne serait pas au bout de ses peines. Il devrait encore parvenir à convaincre les députés de voter en faveur de ce texte avec l'ombre d'un 49.3 qui planerait.

Manifestement soucieuse d'arrondir les angles avec la droite dont elle a besoin si elle veut parvenir à ses fins, Élisabeth Borne a promis vouloir "chercher un accord" qui reste "la méthode du gouvernement" devant Éric Ciotti à l'Assemblée.

La question de l'agenda devrait également être la table. C'est le président de la commission des lois de la chambre haute François-Noël Buffet et non le gouvernement qui a la main sur la date de la commission mixte paritaire.

"Prenons le temps", a lancé le président des sénateurs centristes Hervé Marseille sur France info. Très loin de la volonté présidentielle qui veut avancer très vite avec un agenda très serré. Les députés seront en congés à partir du 21 décembre jusqu'au 15 janvier.

Thomas Soulié et Marie-Pierre Bourgeois