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Élysée

Le magazine Time offre un portrait laudateur à Macron, président au milieu de la "Vallée de la mort" des réformes

Dans son dernier numéro, le célèbre hebdomadaire américain fait le bilan des derniers mois compliqués vécus par le chef de l'État tout en saluant ses initiatives. Il énumère par ailleurs (à sa manière) ses objectifs pour la deuxième partie du quinquennat.

Portrait d'un chef d'État en phase de reconquête. C'est ce que les lecteurs de l'hebdomadaire américain Time pourront trouver dans son dernier numéro, avec en une ce titre: "Le moment de Macron". On y voit le président français en bras de chemise (son apparat désormais traditionnel), se retroussant les manches, la vague esquisse d'un sourire évoquant sa détermination, à l'aube de "l'acte II" de son quinquennat.

Près de deux ans après l'avoir adoubé "prochain leader de l'Europe", le magazine fait le bilan des derniers mois compliqués vécus par Emmanuel Macron. Train de réformes brutal, petites phrases, gilets jaunes, baisse de popularité, économie stagnante... Désormais, le chef de l'État se dit au milieu de la "Vallée de la Mort", entre la mise en place des réformes et le moment où elles portent leurs fruits. 

"J'ai probablement donné le sentiment que je voulais aller jusqu'à réformer contre le peuple. Et parfois mon impatience a été ressentie comme une impatience vis-à-vis des Français. Ce n'est pas le cas", a-t-il confié à Time

Élan retrouvé

Les citations émanant du président de la République sont toutefois éparses au sein de l'article qui, à travers un prisme logiquement anglo-saxon, tente de tracer la perspective des deux années à venir pour la France. Et ce tout en interrogeant la capacité d'Emmanuel Macron à concilier réformes difficile et mesures dépensières censées rassurer les Français. Une économiste du cabinet Oxford Economics, favorable aux réformes ordo-libérales, lui reproche par exemple de se normaliser, d'avoir trop ralenti son rythme. 

Afin d'illustrer l'élan présidentiel retrouvé, Time a accompagné le locataire de l'Elysée lors d'une visite d'usine à Bonneuil-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. Beaucoup de salariés ont pu y préserver leur emploi grâce à l'intervention de l'État. "Si on n'est pas capable de réparer le problème de la grande pauvreté, (la société) va continuer à s'effilocher", a déclaré Emmanuel Macron devant la foule venue l'écouter. 

"C'est le système français"

Dans une vidéo, diffusée par le Time, Emmanuel Macron réagit également au fait que certaines personnes le qualifient d'arrogant ou de "président des riches". 

"C'est le système français. Dans notre pays on veut des leaders mais on veut aussi les tuer", s'est-il justifié.

Egalement interrogé sur le moment où il avait assuré à un jeune chômeur qu'il suffisait de "traverser la rue" pour "trouver du travail", le président français a répondu: 

"J’ai passé beaucoup de temps à discuter avec ces Français et on ne retient qu’une phrase, sortie de son contexte. Mais c’est vrai cela a créé une image. La politique c’est aussi de la perception. Mon défi c’est d’écouter les Français, bien mieux que je ne l’ai fait au tout début. Je veux réformer pas uniquement pour le pays mais avec le pays. C’était le message du grand débat".

Après l'Elysée? "J'écrirai"

Énumérant les jalons récemment posés, avec plus ou moins de succès, notamment sur le plan international (G7, environnement, Europe, dossier iranien), Time évoque également la prochaine élection présidentielle. En décrivant son quotidien élyséen, qu'il s'agisse de sa passion pour la lecture (une ou deux heures chaque jour, précise l'hebdomadaire), son temps consacré à sa famille, au sport ou encore au karaoké, avec son amour de Charles Aznavour et Johnny Hallyday. 

Le noviciat politique d'Emmanuel Macron a eu un impact sur son apprentissage de la fonction, relate à sa façon Time, qui rapporte par ailleurs ce que le chef de l'État fera de sa vie après l'Elysée, que cela soit dès 2022 ou en 2027, à l'issue d'un éventuel second mandat.

"J'écrirai. (...) C'est pour cela que je suis apaisé quant à l'avenir. Le jour où les gens estimeront que je n'ai plus à être aux commandes, je saurai ce que je ferai", affirme le président. 
Jules Pecnard