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Élysée

Le Conseil des ministres reporté d'une semaine, un remaniement en vue?

L'Élysée a annoncé ce dimanche 31 décembre le report du Conseil des ministres prévu le 3 janvier à la semaine suivante. De quoi raviver un peu plus les rumeurs d'un remaniement.

Mais pourquoi donc le Conseil des ministres, prévu ce mercredi 3 janvier, a-t-il été reporté à la semaine suivante? Depuis que l'Élysée a fait parvenir la nouvelle ce dimanche 31 décembre, la question agite le monde politique sur fonds de rumeurs de remaniement.

Circulez, il n'y a rien à voir, du moins à interpréter, dit-on au sommet de l'État, après le changement de planning. En bon maître des horloges, comme il aime se décrire, Emmanuel Macron ménage le suspens. Mais les spéculations vont bon train.

"Les compliments d'un jour ne sont pas une assurance pour toujours"

Qui ferait partie du futur casting, qui en serait exclu? Pour commencer, quid de la Première ministre, Élisabeth Borne, dont un éventuel départ alimente les débats depuis des mois déjà?

Si la cheffe du gouvernement a "appliqué la feuille de route" qui lui était fixée, elle apparaît "un peu à bout de souffle" après une "année lourde", marquée par la loi immigration ou la réforme des retraites, analyse Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique sur BFMTV.

Emmanuel Macron l'a "tout particulièrement" remerciée lors de ses vœux aux Français. Mais, faut-il y voir un signe de soutien pour autant? Matthieu Croissandeau relève les "deux sens" du mot "remercier", qui peut également consister à congédier quelqu'un.

"Les plus taquins rappelleront que les compliments d'un jour ne sont pas une assurance pour toujours", souligne-t-il ensuite. Exemple: ces propos du chef de l'État, le 2 juillet 2020, au sujet de son Premier ministre d'alors, Édouard Philippe:

"Nous avons une relation de confiance qui est d'un certain point de vue unique à l'échelle de la Ve République."

Le lendemain, l'actuel maire du Havre et patron d'Horizons quitte le gouvernement. Autre cas d'école, pour tenter de décrypter les jeux de langage présidentiel: Pap Ndiaye, soutenu par Emmanuel Macron en Conseil des ministres le 13 juillet 2023, avant de faire les frais du remaniement intervenu une semaine plus tard.

Quels ministres pourraient quitter le gouvernement?

Mis à part Élisabeth Borne, les cas de certains ministres, comme Agnès Firmin-Le Bodo et Olivier Dussopt interrogent. La première a été nommée ministre de la Santé par intérim le 20 décembre après le départ d'Aurélien Rousseau en réaction à l'adoption de la loi immigration.

Mais cette membre d'Horizons est déjà fragilisée, après que Mediapart a révélé qu'elle est est visée par une enquête judiciaire pour avoir reçu, en tant que pharmacienne, des cadeaux "sans les déclarer" des laboratoires Urgo, pour une valeur estimée à 20.000 euros.

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, fait quant à lui l'objet d'une enquête pour des faits de favoritisme du temps de ses fonctions de député-maire à Annonay (Ardèche). Son sort doit être tranché par la justice le 17 janvier, ce qui pourrait donner une fenêtre de tir au remaniement.

Enfin, il y a ces ministres qui ont menacé de démissionner en cas d'adoption de la loi immigration - largement durcie avec la droite en commission mixte paritaire - sans aller au bout de leur démarche. Parmi eux, on compte notamment Clément Beaune, ministre des Transports.

Emmanuel Macron les avait recadrés en Conseil des ministres en déclarant: "Ceux qui doutent et n'ont jamais vraiment mené de combat n'ont pas de leçon à donner."

Baptiste Farge