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Le baromètre des éditorialistes - "La stratégie de Macron, c'est de parler avec tout le monde"

Les éditorialistes de BFMTV reviennent sur les visites de Donald Trump et Benjamin Netanyahu à Paris ce week-end, et sur la stratégie diplomatique mise en oeuvre par le président français.

Moins de 48 heures après le départ de Donald Trump, qui a assisté à ses côtés au défilé du 14-Juillet, Emmanuel Macron a reçu dimanche à Paris le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans le cadre de la commémoration du 75e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv. Contestées par une partie de l'opinion publique, ces deux rencontres ont toutefois permis d'asseoir la légitimité du jeune président français sur la scène internationale, analysent les éditorialistes de BFMTV Christophe Barbier et Laurent Neumann.

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> Christophe Barbier: "La mémoire partagée permet de faire progresser l'entente entre les deux pays"

"L'invitation de Benjamin Netanyahu à la commémoration du Vel d'Hiv était totalement légitime. La mémoire de la Shoah est une mémoire partagée entre Israël et tous les pays qui ont connu les heures sombres de la Shoah. C'est une mémoire partagée d'autant qu'il n'y avait pas que la mémoire des tragédies et la mémoire des crimes commis. Emmanuel Macron a aussi évoqué dimanche la mémoire des Justes, c'est-à-dire de tous ces Français qui ont permis de sauver des juifs pendant la Seconde guerre mondiale. C'est aussi cette mémoire que nous partageons.

Rappelons-nous la visite de Netanyahu en 2012. En novembre 2012, il était venu dire aux juifs de France : "Vous n'êtes pas en sécurité, faites votre alya, venez en Israël". Il était alors en campagne électorale et cela avait beaucoup choqué. Dimanche, on n'avait pas du tout le même discours de la part du Premier ministre israélien. Donc de ce côté-là, la mémoire partagée permet de faire progresser l'entente entre les deux pays".
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> Laurent Neumann: "Sur une période aussi courte, aucun chef d'Etat n'a fait une telle séquence internationale"

Angela Merkel, Donald Trump et Benjamin Netanyahu. En trois jours, Emmanuel Macron a reçu à Paris trois chefs d'Etat importants. Une séquence internationale intense de laquelle "il ressort président de la République. Il en ressort ultra présidentialisé. Je sais bien qu'un certain nombre de gens disent qu'il en fait trop, qu'il joue trop avec les images. Mais songez qu'en deux mois, il a fait un G7, un G20 et un Conseil européen. Il a rencontré Trump quatre fois, Merkel six fois et puis Poutine, et puis Netanyahu. C'est du jamais vu. Sur une période aussi courte, aucun chef d'Etat n'a fait une telle séquence internationale.

Evidemment si vous cherchez des résultats immédiats, vous n'en trouverez pas. Avec Angela Merkel, on n'a pas résolu le problème de la zone euro. Avec Poutine, il n'a pas résolu le problème de l'Ukraine ou de la Syrie. Avec Trump, il n'a pas permis au chef d'Etat américain de revenir dans l'accord climat. Avec Netanyahu, il n'a pas non plus résolu le conflit israélo-palestinien. On n'en est pas là. Mais ce qui est intéressant, c'est la stratégie.

La stratégie, c'est qu'Emmanuel Macron veut parler avec tout le monde. Il n'y a pas de préalable. Avec les gens avec lesquels il est en désaccord, il insiste sur les sujets sur lesquels ils sont en accord, tout en mettant les sujets de désaccord sur la table. C'est important. Et du coup, la France se remet au niveau de tous les grands chefs d'Etat. Je le redis, la séquence que l'on vient de vivre, c'est du jamais vu".

Me.R.